Tandis que les pays nordiques sont proches de l’éradication du cancer du col de l’utérus grâce à une vaccination massive contre le papillomavirus, la France avance plus doucement. En cause : des réticences parentales, religieuses, des tabous sur la sexualité, de fausses infos, mais aussi de vrais drames.
La Suède s’apprête à éradiquer le cancer du col de l’utérus d’ici à deux ans. Le Danemark suivra dans moins de quinze ans. Grâce à une couverture vaccinale de 90 % des adolescents, les pays nordiques enregistrent une forte baisse des cancers liés aux papillomavirus (cancers de l’utérus, du vagin, de l’anus, du pénis, de la gorge), à l’instar de l’Australie et du Royaume-Uni. Mais en France, un millier de femmes environ meurent encore chaque année du cancer du col de l’utérus.
Recommandée – et remboursée – depuis 2007 pour les adolescentes, la vaccination HPV a été étendue aux garçons en 2021. Depuis 2023, une campagne cible les élèves de cinquième dans tous les collèges publics et privés volontaires, avec l’autorisation des deux parents. Le vaccin est en effet jugé plus efficace entre 11 et 14 ans, avant l’entrée dans la vie sexuelle. Des équipes mobiles assurent les injections directement en milieu scolaire, une stratégie qualifiée de « booster extraordinaire » par l’Institut national du cancer.