Le PSG s’est qualifié en finale de la Ligue des champions en éliminant Arsenal, mercredi au Parc des Princes, au terme d’une saison marquée par plusieurs événements clés. De la mise sur le banc d’Ousmane Dembélé à la réunion mobilisatrice de Luis Enrique, en passant par le renversement de Manchester City et le choc au visage subi par Gianluigi Donnarumma, les Parisiens ont vécu des moments déterminants, qui leur ont permis de se retrouver aux portes du paradis.
Pour bien mesurer l’ampleur de la performance, il faut remonter à l’été dernier. Après une intersaison marquée par le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid, personne n’imaginait alors le PSG capable de décrocher la Ligue des champions. Avec un effectif jeune et inexpérimenté, renforcé par Pacho (Stuttgart), Joao Neves (Benfica) et Désiré Doué (Rennes), l’équipe de Luis Enrique passait au mieux pour un challenger de l’ombre. D’autant que le coach espagnol n’avait pas encore trouvé la bonne formule pour mettre ses préceptes en application sur le terrain. La campagne européenne commence d’ailleurs de façon extrêmement poussive face à Gérone. Neuf mois plus tard, la saison parisienne est pourtant en train d’accoucher d’un final en apothéose. Les coéquipiers de Marquinhos se sont qualifiés pour la finale de la C1 en éliminant Arsenal, mercredi soir, dans un Parc des Princes en transe. Ils affronteront l’Inter, le 31 mai à l’Allianz Arena, Munich pour tenter d’écrire la plus belle page de leur histoire. Un rendez-vous de prestige que les Parisiens se sont offerts au terme d’un exercice marqué par plusieurs moments clés, qui ont fait basculer la capitale dans l’euphorie générale.
La mise sur le banc d’Ousmane Dembélé
Le 1er octobre 2024 a marqué un tournant dans la saison du n°10 du PSG. Et sans doute même dans sa carrière. Après un début d’exercice frustrant, a confié le coach espagnol mercredi sur Canal+, après avoir sorti Arsenal en demi-finale. “On a fait une réunion avec les joueurs et le staff pour dire que nous étions une des meilleures équipes d’Europe. L’efficacité n’était pas là mais j’ai dit ‘tranquille, on va continuer’. Les joueurs ont été sensationnels.” Une réunion ou le coach a même mis sa démission dans la balance: “La première année, on a fait du très bon boulot mais ce n’était pas suffisant. Mais je leur ai dit que si je n’obtenais pas, chaque jour, une autre mentalité à l’entraînement, je partais. Cette année, tous les entraînements étaient à haut niveau, les joueurs étaient exceptionnels.”
Le recrutement de Khvicha Kvaratskhelia
Malgré sa première partie de saison décevante sur la scène européenne, le PSG n’a enrôlé qu’un seul joueur lors du mercato d’hiver. Et à lui seul, il a élevé le niveau de toute l’équipe. Recruté au Napoli pour 70 millions d’euros, Khvicha Kvaratskhelia, qui a récupéré le numéro 7 de Kylian Mbappé, s’est fondu dans le décor parisien avec une aisance désarmante. Sans faire de bruit, l’ailier géorgien a su se rendre rapidement indispensable dans l’esprit de Luis Enrique, qui l’a aligné lors de tous les grands rendez-vous, notamment en Ligue des champions.
Au sein d’un collectif revigoré, le déstabilisateur d’1,83m a fait parler sa finesse technique, sa vivacité et son coup d’œil pour devenir un élément déterminant. En plus de son énorme débauche d’énergie pour défendre dans son couloir, il s’est rapidement fait adopter par ses nouveaux partenaires. “Kvaradona” (le surnom que lui ont donné les tifosi napolitains en référence à Diego Maradona) est aujourd’hui l’un des chouchous du Parc. Et un danger permanent pour tous les adversaires de Paris.
Le renversement de Manchester City
C’est la soirée qui a remis le PSG dans le sens de la marche. Le 22 janvier, à l’heure de recevoir un Manchester City mal en point, les partenaires de Vitinha étaient au bord d’une sortie de route prématurée en Ligue des champions. Et ils auraient pu sombrer après avoir été menés 2-0 en début de seconde période, sur des buts de Jack Grealish et Erling Haaland. Mais les hommes de Luis Enrique ont trouvé des ressources mentales alors insoupçonnées pour renverser les troupes de Pep Guardiola (4-2), grâce à Ousmane Dembélé, Bradley Barcola, Joao Neves et Gonçalo Ramo. Dans un Parc des Princes en feu, les Parisiens ont pris confiance en eux en terrassant les champions d’Angleterre. Ils se sont alors sentis capables de rivaliser avec les meilleures équipes de la compétition. De quoi ravir leur président Nasser Al-Khelaïfi, qui les a chaudement félicités un par un à l’entrée du vestiaire. Entre soulagement et appétit.
Le visage défiguré de Donnarrumma
C’est le choc qui a peut-être tout changé. Depuis qu’il a pris les crampons de Wilfried Singo en plein visage lors d’une victoire à Monaco le 18 décembre (2-4), Gianluigi Donnarumma enchaîne les performances phénoménales. Avec sa large cicatrice sur la joue droite, le gardien italien est devenu monstrueux dans les cages du PSG. Surtout en Ligue des champions. A l’exception de sa main trop molle face à Harvey Elliott lors du 8e de finale aller contre Liverpool (0-1), le portier de 26 ans est impeccable à chacune de ses sorties. “Ca m’a rendu plus agressif!”, a expliqué le gardien italien après la rencontre face à Arsenal.
Plus fiable au pied, moins hésitant dans les airs, le meilleur joueur de l’Euro 2021 multiplie les arrêts décisifs et spectaculaires. Lorsque Paris vacille, “Gigio” fait des miracles et déploie son mètre 96 pour maintenir les siens en vie. Héros de la qualification à Anfield au terme d’une séance de tirs au but inoubliable, l’ancien capitaine de l’AC Milan a sauvé la patrie à Aston Villa et lors des deux matchs contre Arsenal. Alors qu’il discute d’une prolongation avec le PSG, le gardien de la Nazionale, sous contrat jusqu’en 2026, est désormais un candidat plus que crédible au Ballon d’or des gardiens.
La qualification héroïque à Anfield
Au moment de hurler leur joie devant le parcage visiteurs d’Anfield, le 5 mars, les joueurs du PSG ont sans doute pris conscience de la carte qu’ils avaient à jouer dans cette Ligue des champions. En sortant Liverpool, présenté à l’époque comme la meilleure équipe d’Europe, les Parisiens ont revu leurs ambitions à la hausse. En se disant qu’ils pouvaient vraiment battre n’importe qui. Après avoir été crucifiés par Harvey Elliott au Parc des Princes (0-1), au terme d’un match qu’ils avaient pourtant survolé, les coéquipiers de Désiré Doué se sont vengés dans l’antre mythique des Reds grâce à un but d’Ousmane Dembélé (0-1) et un match héroïque de Gianluigi Donnarumma. En bénéficiant d’une réussite qui les avait longtemps fuis sur la scène européenne. De quoi les lancer vers une épopée déjà mémorable, qui pourrait même devenir légendaire dans un peu plus de trois semaines en Bavière. A condition de battre les Nerrazzuri de Marcus Thuram et Lautaro Martinez.