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Réplique
Par Marianne avec AFP
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Lors d’une allocution télévisée très attendue, mercredi 5 mars, Emmanuel Macron a mis en garde contre « la menace russe », au moment où un rapprochement spectaculaire entre Moscou et la nouvelle administration américaine de Donald Trump fait craindre un désengagement des États-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens. Un discours qui a provoqué la colère du Kremlin dès le lendemain.
« La menace russe est là et touche les pays d’Europe ». « La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial », « viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie », « organise des attaques numériques contre nos hôpitaux » et « tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux ». Mercredi 5 mars au soir, lors de son allocution télévisée aux Français, le ton était tranchant dans la bouche d’Emmanuel Macron vis-à-vis de la Russie.
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Le chef de l’État a également affirmé que l’« agressivité » de Moscou « ne semble pas connaître de frontières ». Le 2 mars dernier, un avion de chasse russe a frôlé un drone français à plusieurs reprises dimanche au-dessus de la mer Méditerranée orientale, ce qui avait été qualifié d’ « action agressive » par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
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Si le chef de l’État a également annoncé que la France réunira la semaine prochaine à Paris les chefs d’état-major des pays « prêts à garantir une future paix en Ukraine », le Kremlin faisait dès aujourd’hui savoir que la France « veut que la guerre continue ».
Une « menace contre la Russie »
Et la Russie n’a pas attendu pour renvoyer la balle. Dès le lendemain, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a dénoncé un discours « déconnecté de la réalité ». Le président Macron « fait tous les jours des déclarations tout à fait déconnectées de la réalité et qui contredisent ses déclarations précédentes. C’est un conteur », a-t-elle déclaré, estimant par ailleurs qu’Emmanuel Macron « devra s’excuser auprès de sa propre population pour l’avoir induite en erreur ».
Emmanuel Macron a également annoncé son intention d’« ouvrir le débat stratégique » sur la protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français. L’occasion pour Maria Zakharova de comparer non sans ironie le président français à Ole Lukoje, personnage d’un conte de fées danois de Hans Christian Andersen qui avait deux parapluies magiques qu’il ouvrait aux enfants endormis.
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Pour le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, les propos du président français constituent une « menace » pour la Russie. « S’il nous voit comme une menace, (…) et dit qu’il est nécessaire d’utiliser l’arme nucléaire, de se préparer à utiliser l’arme nucléaire contre la Russie, bien sûr, c’est une menace contre la Russie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe. Ce dernier affirmé plus tôt dans la matinée que la Russie ne voyait par ailleurs « aucun compromis possible » sur un déploiement de troupes européennes en Ukraine, en réponse à l’annonce du président français, « une fois la paix signée pour en garantir le plein respect ».
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne