Adrien NOWAK / Hans Lucas via AFP
Antisémitisme
Par Marianne
Publié le
Selon une enquête réalisée du 7 au 12 février, 51 % des élèves de collège et lycée disent avoir déjà été exposés à des propos antisémites, et un quart d’entre eux les jugent acceptables. Près de 500 actes antisémites ont été recensés par l’Éducation nationale au cours du premier trimestre scolaire 2024-2025.
La moitié des collégiens et lycéens (51 %) ont déjà entendu dire du mal des juifs dans leur entourage, selon un sondage Ifop pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) publié le mercredi 6 mars, à la veille d’un colloque au Sénat sur l’antisémitisme à l’école. D’après les données, 4 % des élèves disent avoir souvent entendu ce genre de propos, 19 % de temps en temps et 28 % rarement. L’enquête, réalisée par questionnaire auto-administré a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 élèves de collège et lycée, selon la méthode des quotas.
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Dans le détail, les collégiens et lycéens interrogés sont 51 % à avoir déjà entendu dire du mal des juifs de la part d’élèves de leur établissement scolaire, et 25 % à avoir entendu ce genre de propos de la part d’un membre de leur famille.
Concernant le type d’insultes antisémites ou propos stigmatisants, 25 % ont déjà entendu l’expression « Ne fais pas ton feuj » (à propos d’un élève qui ne veut pas prêter, payer ou partager) et 14 % des élèves estiment ces propos acceptables. Ils sont 21 % à avoir déjà entendu « Un juif, c’est riche », et 17 % jugent que c’est acceptable. 17 % ont déjà entendu « Sale feuj » et 4 % pensent que c’est acceptable. Ils sont 12 % à avoir entendu « Les juifs, on les reconnaît » (en faisant référence au nez d’un élève) et 8 % à trouver cela acceptable.
Ils sont encore 10 % à avoir entendu « Ça gaze ? » adressé à un élève juif et 7 % à estimer que c’est acceptable, mais aussi 9 % à avoir entendu « Hitler, il aurait pu finir le travail » et 3 % à trouver cela acceptable. Ils sont enfin 6 % à avoir déjà entendu « Sale sioniste » et 3 % à penser que c’est acceptable. Au global, un élève sur quatre (26 %) considère comme acceptable au moins l’un de ces propos et 44 % ont déjà été exposés à ceux-ci dans leur établissement.
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Par ailleurs, 16 % des élèves refuseraient de nouer certaines relations amicales ou sentimentales avec des élèves de confession juive, part qui monte à 37 % si ces élèves affichent leur soutien à Israël. Enfin, 21 % disent avoir vu des élèves juifs dissimuler leur origine ou religion dans l’établissement, selon cette enquête menée pour le Crif et la Fondation Jean-Jaurès.
Pour rappel, le gouvernement avait relancé à la mi-février ses assises de lutte contre l’antisémitisme face à un phénomène en forte hausse depuis le 7 octobre 2023. L’Éducation nationale a recensé 477 signalements d’actes antisémites au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025, selon des chiffres publiés en février.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne