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OPINION. « La guerre de l’IA entre la Chine et l’Amérique est déclarée »

mai 10, 2025
in @La Tribune, Économie
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OPINION. « La guerre de l’IA entre la Chine et l’Amérique est déclarée »
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La Tribune - Economy

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Le 20 janvier 2025, DeepSeek annonce au monde entier la mise à disposition de la première version R1 (Release 1) un « large language model (LLM) » destiné à l’Inteligence Artificielle (IA) dénommé DeepSeek (recherche profonde) dont le logo est, habile marketing, une baleine.

La publication associée des performances du moteur de recherche chinois et de son coût de développement de seulement 5,6 millions de dollars et sa mise à disposition en open source (accès libre du logiciel source) en MIT-License, stupéfie jusque-là, les leaders incontestés, tous occidentaux, de l’IA qui proposent des modèles payants reposant sur des centaines de millions de R&D et des ordinateurs superpuissants bardés de processeurs spécialisés dont NVIDIA est aujourd’hui le spécialiste.

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Les valeurs Tech occidentales s’effondrèrent alors entre stupeur et tremblement dégonflant la bulle spéculative des « Magnificent Seven Stoks » dont la surperformance 2024 s’est retournée en négative sur 2025. NVDIA perdit ainsi 593 milliards de dollars de valeur en une seule journée, META AI est « en mode panique », la Silicon Valley sonna le tocsin.

La révélation au monde entier des performances inattendues d’un champion chinois de l’IA surgi de nulle part fut reconnue sans ambages par Sundar PICHAI, PDG de Google, quant à Marc Andreessen, il tweeta « Deepseek R1 is AI’s Sputnik moment. »  La version 2 de DeepSeek, imminente, est promise comme encore plus performante.

L’IA américaine trembla, mais n’oublions pas le précédent du Spoutnik, la réplique de John Kennedy donnant comme objectif à la NASA de poser le premier objet, américain, sur la lune.

Wenfeng Liang, nouveau héros national chinois

Le PDG de DeepSeek, Wenfeng Liang, s’était déjà la bienveillance des autorités chinoises à son entreprise par son mémoire de fin d’études titré « Recherche permettant grâce à la fonction algorithmique la mise au point à faible coût d’une caméra PTZ (Caméra panoramique, motorisée avec zoom destinée à la vidéosurveillance).

Wenfeng Liang est encensé sur les réseaux sociaux comme un héros national, une success story de la conquête technologique chinoise au service de la volonté de XI de remotiver les multinationales technologiques chinoises échaudées par les interférences du parti dans la marche des entreprises, illustrées par la mise au ban de Jack Ma, l’iconique fondateur d’Alibaba, Ma remis en selle médiatiquement seulement le 17 février 2025 lors d’une rencontre avec le Président chinois XI, rencontre à laquelle a participé le fondateur de DeepSeek qui avait également été convié le 20 janvier 2025 à une réunion présidée par le Premier ministre Li Qiang.

DeepSeek, l’IA open source casse le business model des IA occidentales

La capitalisation des entreprises engagées dans l’IA pèse 1000 milliards de dollars, une bulle spéculative reposant sur des « business models » qui se trouve sapée par la solution économe à développer et peu cher à utiliser de DeepSeek.

DeepSeek repose sur le modèle de développement qui a fait le succès du « logiciel libre » dit GNU — GPL selon l’initiative de Richard Stallman, un concept de contribution gracieuse des développeurs du monde entier mis en œuvre par Linus Torvalds pour Linux, le concurrent direct de Microsoft, souche qui a servi au développement d’Android, le logiciel de gestion des smartphones le plus répandu aujourd’hui avec 75 % du marché versus 15 % pour iOS d’Apple.

Le choix de mettre sa solution en licence MIT par DeepSeek relança la controverse entre les tenants de l’approche libertaire de l’IA, celle originellement d’OpenIA et l’approche capitaliste visant à rentabiliser d’énormes coûts de R&D par des licences payantes, une controverse qui parcourt la polémique entre Sam Altman et Elon Musk.

DeepSeek propose un chatbot associant la mise à disposition libre de logiciels et la vente d’API, un business model mixte, comme celui expérimenté avec succès par des logiciels GPL p. ex. associant versions gratuites et versions professionnelles payantes comme la distribution Linux de RedHat qui a développé toute une gamme de services. La politique tarifaire agressive de DeepSeek pouvant atteindre 75 % durant certaines plages horaires attire les développeurs et les utilisateurs du monde entier face aux coûts élevés d’inférence (traitement des requêtes, des tokens).

DeepSeek a annoncé en mars 2025 des profits significatifs de l’ordre de 200 millions de dollars en 2025. En réponse, les offreurs de solutions propriétaires ont été contraints de proposer, ou renforcer, leurs offres gratuites : OpenAI avec son modèle o4-mini et les Google avec ses modèles Gemini 2.5 Pro et Deep Research.

L’IA une technologie duale

L’IA est, parce qu’outil informatique, une technologie duale supportant des usages civils, mais aussi militaires.

« While such technologies benefit society, they can have a horrifying shadow », alerte Dr Haruki Ueno, un expert japonais réputé qui souligne l’usage à la fois civil et militaire de l’IA citant la recherche de molécules pour la santé mais aussi pour la guerre biologique ou encore les usages en matière de surveillance.

L’IA pourrait selon PRIO avoir un impact sur l’équilibre même des puissances. « AI Is Already at War » selon Michèle A. Flournoy qui fait de la domination par les USA de l’IA un enjeu de sécurité nationale et pose le dilemme de la nécessité de régulation et de soutenir l’innovation dans les applications militaires au risque de voir la Chine dominer ce domaine.

L’IA militaire

L’IA ouvre la voie à un emploi plus efficace des armements traditionnels, à un commandement du champ de bataille plus intégré et efficace, grâce, notamment, à un renseignement puissant, à de nouvelles armes, dont l’Ukraine et Gaza sont des terrains d’expérimentation.

Tous les pays y travaillent, y compris la France qui ambitionne le leadership européen, mais l’IA militaire pose le problème d’armes commandées de manière autonome, sans contrôle de l’humain, une perspective redoutable sur lequel le Sommet de Paris de février 2025 a publié une déclaration de principe, mais sur laquelle il n’existe pas de consensus international, les USA et la Chine ne s’étant pas associés à cette déclaration assez irénique de la Conférence de Paris de février 2025 coprésidée par la France et l’Inde : Paris Declaration on Maintaining Human Control in AI enabled Weapon Systems.

Une priorité stratégique pour la Chine

Le Président XI, mais déclare le 1er mai priorité stratégique que la Chine se dote d’une IA nationale et va à la rencontre des jeunes développeurs.

L’IA chinoise libre, mais sous le contrôle des autorités chinoises

Priorité stratégique, le développement de l’IA est soutenu activement, mais placé sous étroite surveillance par les autorités chinoises qui interfèrent dans le management des entreprises et censurent les résultats à l’exemple des réponses apportées par DeepSeek à des questions sensibles comme Tien’anmen, Tibet, le Covid ou Taïwan qui varient selon les versions anglaises et chinoises et conduisent parfois à des réponses qui s’effacent pour être remplacées par le message suivant : « Parlons d’autre chose », comme en fit l’expérience Jiang Li, journaliste de Deutsche Welle.

L’IA chinoise mise au ban par les gouvernements occidentaux

Le rapport du Select Commitee on RPC du Congrès américain (16 avril 2025) est sans détours : « Deepseek Unmasked: Exposing the CCP’s Latest Tool For Spying, Stealing, and Subverting U.S. Export Control Restrictions ».

Les USA, l’Australie, la Corée du Sud, Taïwan et plusieurs pays européens ont d’ores et déjà interdit aux agents publics l’emploi de DeepSeek face à un risque jugé avéré par le CSIS et le Congrès américain. En France, l’évaluation est en cours par la CNIL.

Pour protéger ses champions nationaux et pour des considérations de sécurité nationale, le black listing de l’IA chinoise hors de la sphère d’influence géopolitique chinoise est certain.

Les atouts de la Chine

Le développement de l’IA requiert cinq ressources techniques et une ressource financière.

Les cinq ressources techniques sont (1) des processeurs spécialisés, (2) des développeurs informatiques de LLM, (3) d’immenses bases de données pour enrichir les modèles de connaissance, (4) des centres de traitement énormes et très consommateurs d’énergie.

L’IA est une technologie en émergence qui « brûle du cash », une quantité considérable d’argent qui est apportée par le secteur privé et soutenue par des politiques gouvernementales.

La Chine dispose de tous les composants nécessaires à une puissante et performante IA nationale. Elle affrontait jusqu’à une période récente une barrière à l’entrée, celle de l’embargo américain sur les processeurs NVIDIA, mais elle s’affranchit de ce « containment » technologique : (a) par le développement de solutions économes en puissance de calcul comme celle de DeepSeek et, plus encore, (b) par le développement de processeurs made in RPC grâce à Huawei.

S’agissant des développeurs informatiques, la Chine a, depuis dix ans, démontré une remarquable capacité d’innovation informatique créant un écosystème reposant sur la collaboration étroite entre universités et centres de recherche privés. Les universités les plus prestigieuses comme celles de Pékin et de Tsinghua forment des développeurs d’IA de très haut vol comme Luo Fuli, « la prodige de l’IA » chez DeepSeek. Le départ d’Alex LAMB du laboratoire de Microsoft pour rejoindre celui de Tsinghua est iconique.

La Chine dispose de deux avantages concurrentiels. Un relatif, mais non décisif : la mise à disposition d’une énergie électrique en abondance et bon marché pour les centres de traitement (aux États-Unis, le prix de l’électricité s’élevait à 18 cents de dollars des États-Unis par kilowatt-heure contre moins de 1 cent en Chine et en Russie). Un second bien plus décisif : la mise à disposition, sans aucune protection, des données d’usage de 1,5 milliard d’internautes chinois pour expérimenter et enrichir les modèles logiciels et les bases de connaissance des solutions chinoises tandis que les développements en Europe sont encadrés par le Règlement européen sur la protection des données (RGPD) selon des dispositions précisées, et, s’agissant de la France, par les recommandations de la CNIL pour accompagner une « innovation responsable ».

Le soutien des GAFA à Donald Trump s’est fait sur la promesse d’une dérégulation et d’une liberté encore plus grande dans l’emploi des données personnelles, gisement des revenus de marketing ciblé, mais aussi d’apprentissage des IA.

Les champions chinois de l’IA… et la réponse américaine

La puce Ascend910 d’Huawei concurrence frontalement les processeurs de NVIDIA.

S’agissant des LLM, le gouvernement chinois joue la carte de l’émulation entre plusieurs acteurs, notamment DeepSeek, mais aussi Qwen3 d’Alibaba qui sur Codeforces surpasse l’o3-mini d’OpenAI et Gemini 2.5 Pro de Google, Xiaomi avec MiMo, Baidu avec Ernie1, ou encore Tencent.

L’administration Biden, lucide, soutint les fleurons américains par un plan massif de soutien aux technologies par le 2022 CHIPS and Science Act et s’efforça de brider les développements chinois par l’embargo sur les processeurs spécialisés de NVIDIA.

Force est de constater que la Chine a contourné l’embargo et montré les limites de la politique de « small yard, high fence ». Joe Biden prit un Executive order sur l’IA soutenant et encadrant le développement de l’IA américaine en octobre 2023, un EO que révoqua Donald Trump dès le 6 janvier 2025 en promettant sous 180 jours un master plan IA. Exposées aux embargos américains, les entreprises chinoises ont répondu par des plans ambitieux de R&D pour ne plus être dépendantes, à l’exemple de Huawei qui a développé des microprocesseurs IA. Selon Agathe Demarais, auteur de Backfire. How Sanctions Reshape the World Against U.S. Interests (Columbia Universoty Press 2024), la tentative américaine d’étouffer la créativité chinoise renforce, bien au contraire, son inventivité et l’éloigne des solutions dominantes américaines.

Le 21 janvier 2025 la co-entreprise nippo-américaine « Stargate Project » d’AI de SoftBank, OpenAI, Oracle, and MGX, alliée aux grands noms de l’industrie : ARM, Microsoft, NVIDIA, Oracle, et OpenAI a annoncé un investissement aux États-Unis de 500 milliards de dollars dont 100 milliards immédiatement, en forme de réponse à la montée en puissance de l’IA chinoise. « Dear President Donald Trump. America must win the AI War » écrit Alexandr Wang, PDG de Scale AI dans une lettre ouverte le 21 janvier 2025 au 47e Président des États-Unis d’Amérique. L’administration TRUMP n’a, à ce jour, pas articulé un plan à la hauteur de l’enjeu laissant les acteurs privés jouer le jeu de la concurrence, mais cette absence d’alliance sacrée des « Sept splendides » dont certains comme Google sont exposés aujourd’hui à des risques de démantèlement pourrait être un handicap face au dirigisme économique de la direction chinoise.

… Et l’Europe dans tout cela

L’« AI Act » européen du 12 juillet 2024 qui promeut une IA responsable est dénoncé par l’administration Trump et loin de s’unir les leaders américains et européens avec un handicap européen à l’innovation, celui d’une plus grande protection des usages et des données.

La situation concurrentielle des offreurs de solutions d’IA est en constante évolution, à coups d’avancées technologiques, d’investissements massifs des acteurs avec le soutien des gouvernements. Nul ne peut prédire si l’IA chinoise surpassera ou non celle occidentale, mais ce qu’il est possible d’affirmer, avec certitude, c’est que la Chine a fait de ce domaine logiciel une priorité absolue dans son ambition d’indépendance technologique engagée avec le « made in China 2025 » et que la guerre de l’IA ne fait que commencer et que la Chine s’imposera, pour son propre bénéfice et celui du « Grand Sud » comme une alternative, ce qu’elle a déjà engagé dans une déclinaison IA des Nouvelles Routes de la Soie (OBOR) avec le danger avéré d’exportation de technologies de surveillance politique des populations.

Si certains auteurs américains restent confiants sur le maintien d’un leadership américain sur l’IA à coups de contrôle des exportations, l’épisode DeepSeek devrait pourtant alerter sur la nécessité d’une réponse coordonnée des pays démocratiques et sur l’insuffisance d’une réponse de la seule industrie américaine, mais cet appel à l’union sacrée risque de rester vœu pieux s’agissant du 47e Président des États-Unis d’Amérique engagé dans une politique étroitement nationaliste et parce que, s’agissant d’une quelconque régulation de l’IA, le monde reste divisé et engagé dans une concurrence frontale entre les États-Unis et la Chine, mais aussi de l’Europe avec ces deux nations.

(*) Christophe Stener, Professeur de géopolitique à l’Université Catholique de l’Ouest et Ancien élève de Sc Po et de l’ENA. Fondateur du Chine France eForum, Auteur (dir.) du « Dictionnaire politique d’internet et du numérique ».

Christophe Stener

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