« Il est minuit moins cinq pour l’Europe », comme l’avait annoncé en février Friedrich Merz, qui n’était pas encore chancelier allemand. C’est bien le cas dans le spatial, où l’heure est grave. A la Nasa d’abord, puis chez ses partenaires de jeu habituels, dont notamment l’Agence spatiale européenne (ESA). Avec l’abandon brutal et la suppression progressive de plusieurs programmes spatiaux, la célèbre agence spatiale américaine pourrait être amenée à réaliser des économies de plus de 6 milliards de dollars si le Congrès américain adopte le budget envisagé par la Maison Blanche. Un régime minceur drastique imposé par Donald Trump : la Nasa voit son budget chuter de 24,3% en 2026, passant de 24,6 milliards en 2025 à 18,8 milliards d’euros l’an prochain.
Cette proposition constitue la « plus importante réduction sur un an du budget de la Nasa de l’histoire », selon Planetary Society, une organisation américaine promouvant l’exploration spatiale. Ces coupes claires concernent également certains programmes réalisés en coopération internationale comme Mars Sample Return ou les programmes lunaires, Artemis et Gateway. Une version plus détaillée des demandes de réduction de budgets de l’administration Trump devrait être publiée fin mai-début juin. « Il convient donc de garder à l’esprit que ce projet est encore en cours d’élaboration », a timidement réagi l’ESA dans un communiqué publié lundi dernier.