Les attentes en matière de diversité et d’inclusion au travail n’ont jamais été aussi fortes. Selon une récente enquête Ipsos (avril 2025), 64 % des Français considèrent que l’abandon des politiques de D&I par certaines entreprises américaines est une mauvaise chose, et même une « très mauvaise chose » pour 34 % d’entre eux. Ces résultats font écho aux chiffres du baromètre annuel AFL Diversity – BVA People Consulting, dévoilé il y a quelques semaines lors des Rencontres du Grand Prix Diversité et Inclusion à l’UNESCO : 92 % des salariés souhaitent que leur entreprise poursuive ses engagements. Le message est clair : les politiques D&I ne sont ni idéologiques ni secondaires, elles répondent à une demande sociale forte, légitime et durable.
En France, la diversité ne remet pas en cause la méritocratie, elle lui redonne du sens. Notre pays a fait le choix de dispositifs légaux encadrés, comme la loi Copé-Zimmermann, puis la loi Rixain, qui impose une représentation minimale des femmes dans les instances dirigeantes. Et cela fonctionne : la gouvernance des entreprises évolue, les talents émergent, la compétence circule. La méritocratie ne vaut que si l’accès est équitable. Or, aujourd’hui encore, l’origine sociale, le genre, le handicap, l’orientation sexuelle ou l’absence de réseau peuvent freiner une carrière, à compétences égales.
Les politiques d’inclusion corrigent cela. Elles permettent au talent de s’exprimer sans être entravé par des biais ou des stéréotypes. Elles renforcent à la fois la performance collective, l’engagement et la justice sociale. Nous le constatons chaque année à travers les centaines de candidatures reçues au Grand Prix Diversité et Inclusion, les initiatives récompensées sont concrètes, loin des postures : elles portent sur l’accès équitable à la formation, à la mobilité interne, aux congés, à l’égalité salariale, à la reconnaissance des compétences, à la qualité de vie au travail.
Et elles profitent à 100 % des salariés, et pas uniquement à celles et ceux issus des minorités. Lorsqu’on agit pour plus d’équité, de reconnaissance ou d’équilibre, c’est toute l’entreprise qui progresse. La diversité, ce n’est pas “les autres” : c’est nous tous.
40 % des salariés issus de la diversité ont déjà vécu des discriminations, un chiffre qui grimpe à 60 % pour les personnes LGBT+, en situation de handicap ou issues de la diversité culturelle, selon notre baromètre AFL Diversity – BVA. Ce ne sont pas des perceptions. Ce sont des réalités. Face à cela, les entreprises ne peuvent pas reculer.
La diversité et l’inclusion ne sont pas une menace. Ce sont des leviers d’innovation, de cohésion et d’efficacité. Et dans le contexte actuel, les salariés ont besoin d’entendre que leurs dirigeants tiennent le cap, avec clarté, courage et engagement.
La méritocratie n’existe que si chaque personne a réellement sa chance.
(*) Fabien et Adrien Figula Letort sont les fondateurs d’AFL Diversity, acteur de référence sur les enjeux de diversité et d’inclusion en entreprise. Après une carrière en tant que dirigeants chez Philips et JCDecaux, ils ont choisi de mettre leur expérience au service de l’impact social en créant AFL Diversity en 2021. Ils ont également fondé le Grand Prix Diversité & Inclusion, lancé chaque année à l’UNESCO et sont les auteurs de l’ouvrage « Diversité et Inclusion, pourquoi l’entreprise ne peut plus attendre », paru le 7 mars dernier aux éditions de l’aube.
Engagés dans les sphères professionnelles et associatives, ils défendent une vision exigeante, humaine et concrète de l’entreprise inclusive.
Adrien et Fabien Figula Letort