Imane, 24 ans, est diplômée en droit des affaires et de la propriété intellectuelle. Elle rêve d’allier son amour de la musique et sa formation en se spécialisant en droit de la musique. Mais entre discriminations à l’embauche et attentes irréalistes des recruteurs, sa recherche est semée d’embûches. Pour « Marianne », elle raconte.
Après une licence de droit, j’ai intégré un master 1 en droit du patrimoine culturel puis un master 2 en droit de la propriété culturelle. Le master 1 ne préparait qu’à devenir directeur de musée. Autrement dit, seulement 20 % de la promotion avait une chance de trouver un emploi. J’ai donc rejoint le Centre d’études Internationales de la propriété Intellectuelle (CEIPI) de Strasbourg qui promettait à peu près 100 % d’insertion professionnelle. Mon rêve est de devenir juriste en propriété intellectuelle spécialisé en droit de la musique.
J’ai réalisé mon stage de fin d’étude de six mois comme juriste en propriété intellectuelle dans la cinémathèque de Strasbourg. Diplômée depuis septembre 2024, j’ai démarré ma recherche d’emploi dès le mois de mai parce que j’étais certaine d’avoir mon diplôme. Pourtant, j’étais aux rattrapages. Mais qui dit école prestigieuse, dit statistiques prestigieuses. Globalement, cette formation a été une désillusion pour beaucoup d’élèves : on avait entre 900 et 1 000 heures de cours par an contre 350 en moyenne en master, et seulement des cours magistraux. Comme on n’avait pas de travaux dirigés, on était évalués pour la première fois le jour des partiels. Depuis, en réponse aux nombreuses plaintes des étudiants, le CEIPI a fait une refonte totale de ses programmes.