La Fédération brésilienne fait la une de l’actualité ces derniers jours. Si Carlo Ancelotti sera le nouveau sélectionneur du Brésil, le pays auriverde fait parler de lui au niveau de ces instances. La fédération brésilienne a fait appel de la destitution de son président Ednaldo Rodrigues.
La Confédération brésilienne de football (CBF) a fait appel devant la Cour suprême de la destitution de son président Ednaldo Rodrigues, avertissant que la mesure pourrait entraîner des sanctions contre l’équipe nationale, qui vient d’annoncer Carlo Ancelotti comme nouveau sélectionneur.
Un tribunal de Rio de Janeiro a déclaré jeudi “nul” et non avenu un accord qui l’avait maintenu à son poste, évoquant une “possible falsification” de signature. Le juge Gabriel de Oliveira Zefiro, du Tribunal de justice de Rio, a ordonné “la mise à l’écart de la direction actuelle de la CBF”, et chargé Fernando José Sarney, vice-président de la fédération, d’organiser une nouvelle élection “le plus rapidement possible”.
Du rififi au sein de la Fédération brésilienne
M. Sarney a annoncé vendredi dans un communiqué que ce scrutin aurait lieu le 25 mai, veille du jour où Ancelotti va assumer officiellement ses fonctions de sélectionneur. L’assistance juridique de la présidence de la CBF a dénoncé une “atteinte directe” à l’ordre constitutionnel et a demandé à la Cour suprême des mesures provisoires pour la suspendre.
Dans leur recours devant la haute juridiction, consulté par l’AFP, les avocats dénoncent “un risque institutionnel imminent pour le fonctionnement régulier” de la CBF, et jugent “illégale” la nomination du président intérimaire Fernando José Sarney.
La Fifa et la Conmebol (Confédération sud-américaine de foot) “ne reconnaissent pas comme légitimes représentants de l’entité ceux nommés judiciairement en remplacement de la direction élue par l’Assemblée générale, ce qui potentiellement expose la CBF et ses sélections à de sévères sanctions, voire l’exclusion de compétitions sportives de niveau international”, ont-ils ajouté.
Ce nouveau rebondissement judiciaire intervient après l’annonce lundi du recrutement par la fédération de l’Italien Carlo Ancelotti, pour résorber une profonde crise sportive des quintuples champions du monde. Son prédécesseur, Dorival Junior, a été limogé fin mars, après la raclée 4-1 face à l’Argentine, rivale historique. Quelque 19 des 27 fédérations de football du pays ont soutenu dans un communiqué l’organisation de nouvelles élections au sein de la CBF et demandé “de tourner la page de la judiciarisation et de l’instabilité”.
“La situation exige un renouvellement d’idées”, indiquent-elles sans nommer Ednaldo Rodrigues. Âgé de 71 ans, ce dernier a été réélu en mars à l’unanimité à la tête de la CBF pour la période 2026-2030. Premier président noir de la fédération, il était seul candidat en lice après le renoncement de l’ex-avant centre brésilien de légende Ronaldo.
Les soupçons de falsification qui ont motivé sa destitution portent sur la signature d’un accord signé en janvier dernier, censé mettre fin au contentieux sur sa première élection, en mars 2022.
En raison de ce contentieux, M. Rodrigues avait déjà été écarté de ses fonctions sur ordre judiciaire en décembre 2023, mais avait retrouvé son poste quelques semaines plus tard à la faveur d’une décision de la Cour suprême, après des menaces de rétorsion de la Fifa.