L’été dernier, vous vous êtes levés. Et vous avez sauvé la République. Nous ne vous en remercierons jamais assez ! Par votre bulletin de vote, vous avez empêché que l’extrême droite ne prenne le pouvoir en France. Vous avez défendu l’essentiel : la démocratie, la justice, la paix.
Ce sursaut n’était pas seulement un réflexe républicain. Il exprimait une aspiration profonde : vivre dans un pays plus juste, plus solidaire, plus écologique. Une France où l’on prend soin des plus fragiles, où l’on fait front contre la haine, où l’on protège les biens communs et les générations futures.
Presque un an plus tard, notre pays et notre démocratie sont davantage encore sur la brèche qu’ils ne l’étaient en juin dernier. Mais le travail collectif est redevenu laborieux, loin de l’instinct de survie qui avait su réveiller la gauche l’été dernier. Comme si c’était le moment de jouer au jeu des sept différences. Comme si c’était le moment de se complaire dans des anathèmes plutôt que de se concentrer sur les périls qui montent.
Oui, face à la menace existentielle, notre devoir de mémoire et notre devoir d’espoir hurlent la même exigence : l’unité de la gauche - de toute la gauche - et, en son cœur, l’écologie.
Ce sursaut n’était pas seulement un réflexe républicain. Il exprimait une aspiration profonde : vivre dans un pays plus juste, plus solidaire, plus écologique.
Face à l’urgence, notre seule voie est celle de l’union. Une union large, loyale, construite non pour additionner des logos ou des ego, mais pour répondre à l’exigence du pays. Car il ne s’agit pas simplement de reconstruire la gauche : il s’agit de répondre à la détresse sociale, à l’effondrement climatique, aux reculs démocratiques.
C’est pourquoi en décembre dernier, fidèles à cette exigence, nous avons lancé avec Lucie Castets l’initiative Gagnons ensemble. Les échanges ont continué avec toutes celles et ceux qui portent et défendent cet état d’esprit, et Lucie a lancé une invitation ouverte, le 2 juillet prochain, à toutes les sensibilités progressistes qui voudraient construire ensemble une alternative.
Rapidement, des représentant·es écologistes, socialistes, communistes, citoyen·nes, associatifs, syndicalistes, scientifiques, intellectuel·les et bien d’autres ont répondu favorablement. Mais il y a à cette heure deux grands absents : La France insoumise et Place publique. Ce n’est ni une surprise ni une fatalité. Nous leur disons solennellement et sans détour : venez. Le risque, sinon, est que nous passions à côté de l’Histoire.
Nous disons parfois que l’extrême droite est aux portes du pouvoir, mais la vérité, c’est qu’elle en a déjà franchi le seuil. Elle occupe des postes clés du Parlement avec la complicité des députés de la majorité présidentielle, déploie ses médias qui façonnent aujourd’hui le débat public comme jamais, impose ses mots et ses priorités. Les droites s’unissent et se radicalisent, une partie des macronistes les suivent. Et pendant ce temps la gauche reste fragmentée.
Chaque jour, je repense à ces vers d’Aragon :
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat.
La bonne nouvelle, c’est que les sondages le montrent : ensemble, il y a un chemin pour gagner en 2027. Unis et portés par l’enthousiasme populaire, nous pouvons l’emporter. À condition de construire un processus collectif, clair, ouvert, loyal. Qu’il s’agisse d’une primaire ou d’un autre dispositif, il devra garantir deux choses : une légitimité forte pour la candidate ou le candidat qui en sortira et un engagement sincère de toutes les forces pour faire campagne ensemble.
Cette dynamique devra également, c’est essentiel, reconnecter profondément avec tous les territoires : dans les quartiers populaires, les campagnes, les territoires dits d’outre-mer, les littoraux, les villes, les montagnes, partout où l’on veut vivre dignement et où l’on se sent oublié.
Surtout, toutes ces décisions, au fond, n’appartiennent pas qu’à nous, partis politiques. Ou qu’à celles et ceux qui ont déjà fait connaître leur ambition présidentielle.
Elle vous revient aussi à vous, qui vous êtes levés cet été. C’est à vous de reprendre la main. Exigez l’unité. Exigez ce processus. Exigez que l’on vous rende la décision. Les Écologistes seront au rendez-vous. Nous serons fidèles à la promesse de l’été dernier. Nous disons aux responsables politiques de gauche et écologistes : et vous ?
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Marine Tondelier, cecrétaire nationale des Écologistes