Des sanctions internationales supplémentaires pour forcer la Russie à accepter un cessez-le feu. C’est ce qu’a demandé samedi matin le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, après que des centaines de drones et missiles balistiques russes ont plu sur Kiev dans la nuit de vendredi à samedi.
« Seules des sanctions supplémentaires ciblant des secteurs clés de l’économie russe forceront Moscou à cesser le feu », a-t-il déclaré sur X, ajoutant que « la cause de la prolongation de la guerre se trouve à Moscou ».
Selon le maire de Kiev, Vitali Klitschko, l’attaque nocturne a fait au moins quinze blessés, dont deux ont été hospitalisés et les autres soignés sur place.
« La capitale et sa région subissent à nouveau une attaque massive de l’ennemi. Les systèmes de défense antiaérienne fonctionnent en permanence à Kiev et dans sa banlieue », a-t-il indiqué à l’aube sur la messagerie Telegram.
Six missiles et 245 drones russes abattus par l’Ukraine
Aux côtés de l’administration civile, celui-ci a fait état de plusieurs incendies et de chutes de débris de missiles et de drones sur des immeubles dans un grand nombre de quartiers de la ville. Mobilisées, les forces aériennes ukrainiennes ont affirmé avoir abattu six missiles balistiques et 245 drones d’attaque russes durant la nuit.
« La défense aérienne a abattu six missiles balistiques Iskander-M/KN-23 et neutralisé 245 UAV ennemis de type Shahed », ont précisé les forces aériennes dans un communiqué.
Plus tôt vendredi, deux personnes avaient été tuées dans des frappes russes sur le port d’Odessa et trois dans la région de Kherson, dans le sud du pays.
De son côté, l’armée russe a indiqué que l’Ukraine avait visé le territoire russe avec 788 drones et missiles depuis mardi, dont 776 ont été abattus.
Plus grand échange de prisonniers
Ces attaques surviennent alors que les deux pays doivent procéder samedi à la deuxième phase d’un échange record de prisonniers. La veille, 390 d’entre eux ont été libérés lors du premier volet de l’opération, parmi lesquels 270 militaires et 120 civils de chaque camp.
« C’est la première étape du plus grand échange » depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse, vendredi soir.
Au total, celui-ci doit concerner « 1.000 pour 1.000 » personnes tout au long du week-end. Il s’agit, pour l’heure, du seul résultat tangible de négociations entre Russes et Ukrainiens à Istanbul mi-mai.
Dans la région de Tcherniguiv (nord de l’Ukraine), où étaient ramenés les prisonniers libérés par les Russes, des centaines de personnes, principalement des femmes, attendaient en brandissant des banderoles et des portraits, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Certains criaient, pleuraient ou acclamaient d’une seule voix les bus remplis d’hommes amaigris, qui les saluaient en retour à travers les fenêtres.
La Russie donne très peu d’informations sur le sort des prisonniers ukrainiens et chaque échange réserve son lot de surprises, a déclaré à l’AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l’anonymat.
«Dans presque chaque échange, il y a des gens dont personne ne savait rien », a-t-il déclaré. « Parfois, ils nous rendent des personnes qui figuraient sur les listes de personnes disparues ou qui étaient considérées comme mortes».
Côté russe, Moscou a annoncé avoir également récupéré vendredi 270 militaires et 120 civils, dont « des habitants de la région de Koursk capturés par les forces armées ukrainiennes » lors de leur offensive à l’été 2024.
Et après ?
L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l’un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant « les conditions d’un accord durable, global et à long terme sur le règlement » du conflit, qui sera transmis à l’Ukraine une fois l’échange de prisonniers finalisé. Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.
(avec agences)
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