Pour le Paris Saint-Germain et Reims, la finale de la Coupe de France qui va les opposer samedi soir au Stade de France, pourrait servir avant tout de préparation à leur autre échéance de la semaine prochaine, plus importante pour chacun des deux clubs. Pour Paris, qui jouera pour un premier titre en C1, comme pour Reims, qui jouera sa survie dans l’élite.
On a beau faire preuve d’imagination ce samedi matin, il apparaît difficile de ne pas placer le PSG grand favori à sa propre succession ce soir, en finale de la Coupe de France. À une semaine de son grand rendez-vous avec l’Inter en finale de la Ligue des champions, l’enjeu est tout trouvé pour les joueurs de Luis Enrique avant un match au Stade de France qui servira de répétition générale. Face à Reims, qui jouera son maintien la semaine prochaine, le club de la capitale aura un élan à confirmer. Et quoi de mieux qu’un match à enjeu pour se préparer au plus grand des défis qui attendent Paris?
“Dans la prépa des Parisiens, ils ont une finale, ils veulent mettre une ligne au tableau, ils veulent se préparer, et il n’y a rien de mieux que d’avoir un match à enjeu pour se préparer et ne pas se blesser”, a expliqué Cédric Heymans dans les Grandes Gueules du Sport, sur RMC. “C’est le dernier match pour confirmer à ton entraîneur que tu as le niveau pour jouer une finale. L’entraîneur va faire la meilleure équipe et va mettre les meilleurs joueurs sur la pelouse pour lui faire gagner sa finale.” “On veut gagner cette finale, c’est la meilleure préparation pour la semaine prochaine”, a confirmé le capitaine du PSG, Marquinhos en conférence de presse. “Aucun joueur ne sera déconcentré”, a garanti de son côté Luis Enrique, l’entraîneur.
Qu’en sera-t-il des Rémois, qui ont envoyé leur ex-capitaine en vacances, et qui auront un match tout aussi important à jouer dans une semaine, contre Metz, en barrage d’accession/maintien à la Ligue 1? Leur entraîneur, Samba Diawara, avait d’abord laissé entendre que cette finale face au PSG serait reléguée au second plan, derrière l’objectif du maintien, avant de revenir sur ses propres déclarations en marge de la rencontre, cette semaine. “Quand je disais que le match de Coupe passait au second plan, ça ne voulait pas dire qu’on allait mettre une équipe B, ça voulait dire que la priorité était le barrage.”
Benneteau: “Pour ces moments-là que tu fais les efforts depuis que tu es tout petit”
“Mais ça ne veut pas dire que les joueurs doivent être privés de ce moment. Le but est de profiter. Évidemment qu’on essaiera d’aligner la meilleure équipe pour ce match et pour jeudi”, a-t-il ajouté. Dans ce contexte, la finale aura forcément un goût amer, ou délicieux si les Rémois parvenaient à créer l’exploit, puis à assurer leur maintien dans la foulée (Reims a ramené un nul 1-1 de Metz, à l’aller).
“T’es président, tu leur fais un discours en leur disant: ‘les gars, les cinq jours qui viennent, ça peut être les plus beaux de votre vie, vous pouvez vivre quelque chose d’incroyable: battre le PSG en finale de la Coupe de France, et derrière, vous sauver chez nous, dans notre stade’”, s’est imaginé Julien Benneteau dans les GG. “Paris est favori. Si Reims perd, c’est normal, mais tu y es maintenant, tu t’es battu pendant dix mois. Il y a deux matchs exceptionnels à jouer avec de l’enjeu, de la pression énorme. C’est pour ces moments-là que tu fais tous les efforts depuis que tu es tout petit.”
“Les sportifs de haut niveau, leur volonté, c’est de gagner des titres, c’est de jouer, de se montrer au Stade de France. Pour eux ça ne va rien changer”, a renchéri Fred Weis.
“Leur coach pourrait leur dire ‘on ne joue pas’, pour eux, c’est une ligne au palmarès, tu ne craches pas dessus quoi qu’il arrive.” Reims, qui dispute sa première finale depuis 1977, n’a plus rien gagné depuis son sixième titre de champion de France en 1962. Quant au PSG, un quadruplé historique passera forcément par le Stade de France, la troisième étape de son cheminement vers les sommets européens qu’il espère atteindre à Munich dans une semaine.