Face aux menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 50% sur les importations en provenance de l’Union européenne, l’Allemagne hausse le ton. « Nous n’avons pas besoin d’autres provocations, mais de négociations sérieuses » a déclaré Lars Klingbeil, ministre allemand des Finances, dans un entretien à l’édition dominicale du quotidien populaire Bild.
« Les droits de douane américains mettent en danger l’économie américaine tout autant que l’économie allemande et européenne »,a affirmé le ministre, précisant qu’il avait évoqué cette question avec son homologue américain Scott Bessent.
L’Union européenne travaille de « bonne foi » pour obtenir un accord commercial avec les Etats-Unis fondé sur le « respect » et non sur les « menaces », avait rétorqué vendredi le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic. L’UE est « pleinement engagée et déterminée à obtenir un accord qui fonctionne pour les deux parties », avait-il également assuré. « Nous, en tant qu’Européens, sommes unis et déterminés à représenter nos intérêts », a aussi déclaré à Bild le ministre allemand, réitérant le soutien de l’Allemagne à l’UE pour mener les discussions avec les États-Unis.
La France craint une situation «intenable»
De son côté, la France craint une situation « intenable » sur les principales filières d’exportation vers les Etats-Unis à l’instar du vin ou des cosmétiques. « Pour certaines de nos filières, comme les vins et spiritueux, les cosmétiques, l’aéronautique et toutes celles de réussite à l’export, cela déboucherait sur une situation absolument intenable sur le long terme » a dit le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin dans une interview au journal La Tribune dimanche, en ligne samedi.
« Tout est sur la table » en matière de potentielle réponse européenne à Trump, a également dit le ministre Nous ne partageons pas tous le même avis sur les niveaux de réponse à apporter. « Il y a des nuances qui dépendent des vulnérabilités, des sensibilités, du rapport aux filières de chaque Etat-membre, »a-t-il aussi dit.
Les exportations françaises vers les États-Unis ont été portées en 2024 par l’aéronautique (9,1 milliards d’euros, soit 18,8% du total), les boissons (4,1 milliards d’euros, 8,4%) et les produits pharmaceutiques (3,8 milliards d’euros, 7,9%), d’après les chiffres du ministère français de l’Economie. Plus largement, les Etats-Unis exportent notamment vers l’UE des logiciels et des services de communication, là où l’Europe leur vend surtout des automobiles, des machines-outils et des équipements de transport.
(Avec AFP)
À lire également
latribune.fr