En pleine expansion, l’intelligence artificielle (IA) risque notamment de bouleverser les emplois des femmes, très présentes dans le secteur des services. Or en France, elles sont peu nombreuses à investir ou à se former sur ces postes. Le 11 février dernier, Microsoft et la start-up Simplon mettaient donc la main au clavier à des hackeuses, des influenceuses, des microentrepreneuses et des cadres en reconversion.
L’atelier s’appelle GenIAles. Elles sont une cinquantaine ce 11 février, de tous âges, réunies dans un grand salon boisé de la Cité universitaire de Paris, pour une plongée dans l’intelligence artificielle. L’événement est organisé par Simplon, une start-up créée à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui concocte notamment des formations en alternance de « développeur en intelligence artificielle » avec Microsoft. Ces parcours d’un niveau bac + 3 sur 19 mois sont entièrement conçus à destination des demandeurs d’emploi et les actifs en transition.
La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, passe en trombe pour les encourager. « L’IA présente pour les femmes des enjeux spécifiques, avertit cette ancienne cadre de Groupama. Elle va chambouler des emplois très féminisés comme le travail de secrétariat ou certains services. » En d’autres termes, si les femmes ne s’emparent pas de cette technologie, elles seront défavorisées dans des hiérarchies déjà très marquées par les différences de genre, notamment dans le secteur de la banque et de l’assurance. « En outre, il y a le biais de la technologie : biais des données, biais des algorithmes, biais des concepteurs, poursuit la ministre. Ils doivent être identifiés – car un biais identifié perd déjà de sa force – puis supprimés. »