Fin de partie à Pau, mais pas de trêve pour les taxis. Quelque 80 véhicules, selon les syndicats – une cinquantaine selon la préfecture – ont défilé samedi après-midi dans les rues de la ville du Premier ministre, François Bayrou. « On quitte Pau, la mobilisation va être dans d’autres grandes villes », a prévenu Damien Bretin, chauffeur de taxi en Charente et président départemental de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), évoquant une « révérence » symbolique dans la ville du président du MoDem.
Plus tôt dans la journée, environ 90 taxis avaient brièvement encerclé un centre commercial local, lors d’une dernière opération coup de poing. Dans leurs rangs, une poignée d’agriculteurs de la Coordination rurale étaient également présents pour apporter leur soutien.
Les chauffeurs s’opposent à une convention qui modifie leur rémunération pour le transport de patients à partir du 1er octobre. Le nouveau dispositif prévoit une prise en charge forfaitaire de 13 euros par l’Assurance maladie, à laquelle s’ajoute un tarif au kilomètre. Une évolution jugée inadaptée par les professionnels, en particulier en zone rurale, où cette activité constitue souvent une part importante de leur chiffre d’affaires.
La contre-attaque des VTC
Autre source de tension : la concurrence des VTC. Les chauffeurs de taxi dénoncent un déséquilibre croissant et réclament des mesures plus strictes contre les pratiques de maraude illégale. Le ministère des Transports a annoncé mardi un renforcement des contrôles, mais cela ne suffit pas à apaiser les craintes. « On veut que la convention soit revue correctement, mais si ça ne donne rien, je continuerai à me mobiliser », a assuré Loïc Renault, taxi venu du Tarn.
De nouvelles réunions sont prévues cette semaine avec les ministères concernés : mercredi avec la Santé, jeudi avec les Transports. À Paris, le point de rassemblement boulevard Raspail a été maintenu samedi, mais n’a réuni que très peu de voitures. « À partir de dimanche soir, lundi, on est reparti », a prévenu Rachid Boudjema, de l’Union nationale des taxis.
Les représentants des VTC sont eux aussi dans le viseur du gouvernement : ils sont convoqués lundi 2 juin par le ministère des Transports, tandis que les principales plateformes – Uber, Bolt, Heetch, Allocab – seront reçues le lendemain. Ces dernières ont publié une tribune dans La Tribune Dimanche dans laquelle elles dénoncent des mesures « punitives » visant leur secteur. « Pour calmer une tension – souvent liée au secteur des taxis – on sort une mesure, un signal, une menace. Et ce sont les VTC qui encaissent », écrivent les dirigeants. « Les VTC sont une solution plébiscitée par les Français, pas un problème », insistent-ils, estimant que leur activité mérite « mieux qu’un régime d’exception punitif ».
(Avec AFP)
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