Pékin a annoncé ce samedi l’imposition de droits de douane supplémentaires sur plusieurs produits agricoles canadiens, notamment 100 % sur l’huile de colza, pour punir Ottawa de ses taxes sur les véhicules électriques produits en Chine.
Dans les faits, cette mesure vise principalement le « canola », une plante conçue au Canada, apparentée au colza et notamment utilisée pour fabriquer de l’huile de cuisson et des aliments pour animaux. Le pays nord-américain est l’un des principaux producteurs mondiaux et la Chine est l’un de ses principaux clients.
« Des droits de douane supplémentaires de 100 % seront appliqués sur l’huile de colza, les tourteaux d’oléagineux et les pois », a ainsi indiqué la Commission des droits de douane du gouvernement chinois, dans un communiqué. Une surtaxe de 25 % sera également imposée sur les produits aquatiques et la viande de porc, a-t-elle indiqué. Ces droits de douane entreront en vigueur le 20 mars.
Les véhicules électriques chinois dans le viseur du Canada
Pour mémoire, le Canada avait annoncé l’an passé imposer des droits de douane supplémentaires sur certaines marchandises fabriquées en Chine, à savoir 100 % sur les véhicules électriques, ainsi que 25 % sur les produits en acier et en aluminium.
Les surtaxes canadiennes visent les automobiles produites en Chine, les camions, les autobus, ainsi que les camionnettes de livraisons électriques et certains modèles hybrides. « La Chine ne respecte pas les mêmes règles que les autres pays », avait affirmé le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour justifier ces mesures annoncées fin août.
La réplique de Pékin
Promettant de réagir, Pékin avait exprimé à l’époque sa ferme opposition à ces mesures, estimant qu’elles relevaient du protectionnisme. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a indiqué samedi qu’une enquête anti-discrimination lancée le 26 septembre avait conclu que les taxes canadiennes « portaient atteinte » aux entreprises chinoises, et « affectaient l’ordre normal du commerce », poussant la Chine à répliquer.
« Les mesures canadiennes constituent une violation grave des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), relèvent d’un protectionnisme manifeste et constituent une discrimination à l’égard de la Chine », a justifié la commission. « La Chine exhorte le Canada à corriger immédiatement ses mauvaises pratiques, à lever ses mesures restrictives et à éliminer ses effets négatifs », a souligné le ministère du Commerce dans son communiqué.
À couteaux tirés
Les relations Ottawa-Pékin sont à couteaux tirés depuis plusieurs années, notamment depuis la crise Huawei et l’arrestation en 2018 de Meng Wanzhou, la directrice financière du groupe chinois, suivie de l’incarcération en Chine de deux Canadiens.
(Avec AFP)
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