Alors que le grand écran ne nous sert plus que des mâles cachectiques à museau de souris, pleurons l’extinction des virils à grand cœur et à front bas. Ceux dont le cinéma français, dans ses belles heures, offrait 50 nuances de poils en friche et d’autodérision. Le macho à la papa, son charme, son usage…
Le Jean Yanne
Le bourrin sexy années 1970, doté de rouflaquettes, de poils dans le dos, torride quand il jardine torse nu, toujours un chouïa boudiné dans son jean et sa chemise moulante. Une spécialité typiquement française. Dans le registre phallocrate désagréable, ni Clint ni Stallone ne réussissent ce cocktail : le macho dépressif irrésistible, dont la mélancolie existentielle, lisible dans ses traits las, audible dans son phrasé gouailleur rauque, rend excitantes ses pires répliques vachardes. À graver au fronton du temple de la misogynie cinéphilique : « T’es vulgaire, irrémédiablement vulgaire, et non seulement t’es vulgaire, mais t’es ordinaire » (adressé à la sautillante Marlène Jobert dans Nous ne vieillirons pas ensemble, de Maurice Pialat).
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