Quatre personnes interpellées lors des violences en marge des célébrations du titre du PSG en Ligue des champions ont été jugées en comparution immédiate lundi. Elles ont toutes écopées de peines de prison avec sursis.
Les violences ayant émaillé les célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions samedi ont trouvé un prolongement judiciaire dès lundi. Quatre personnes interpellées ce week-end ont été jugées en comparution immédiate. Des peines de prison avec sursis ont été prononcées pour tous avec des amendes et des stages de citoyenneté pour certains. BFMTV a suivi ces dossiers.
“C’était de l’adrénaline”
D’une voix quasiment inaudible, Aurélien P. s’excuse au micro: “Je regrette ce que j’ai fait… J’ai regardé un match.” Le jeune homme de 20 ans, au visage juvénile, maillot de foot sur le dos, assure: “Je ne suis pas quelqu’un de violent.” Il se serait laissé emporter par la victoire. “On peut fêter une victoire sans mortier. On ne vous vous l’a pas mis dans les mains, vous l’avez acheté en amont sur Snapchat”, tacle la présidente. “Je sais que ça ne sert à rien et que c’est illégal”, assure le prévenu suspecté d’avoir tiré au mortier sur des CRS vers 2h du matin Place de la concorde dans la nuit de samedi à dimanche.
Le procureur avait demandé 140 heures de travaux d’intérêt général et 500 euros d’amende. Aurélien P. a été reconnu coupable des faits reprochés et condamné à 3 mois de sursis simple et d’une amende de 500 euros (réduction de 20% si payée dans le mois). Il aura une mention au casier judiciaire. Le tribunal a tenu compte de sa situation stable (CDI) et du casier vierge.
Bayo R., 22 ans, reconnaît, lui, avoir fait “une erreur” après avoir utilisé un mortier retrouvé dans un buisson. “Il n’a eu aucunement l’intention de blesser un fonctionnaire de police”, le défend son ami Lucas, venu le soutenir. “C’est dangereux et c’était stupide de faire ça mais ce n’est pas quelqu’un de méchant.” Il a écopé d’une peine de huit mois de prison avec sursis simple, 500 euros d’amende et un stage de citoyenneté.
“Il a réalisé la gravité après”
Monsieur Ali.A, 23 ans, a aussi reconnu les faits. “Je reconnais avoir jeté un projectile, moi qui suis timide, je ne sais pas comment j’ai fait ça, c’était de l’adrénaline”, a-t-il déclaré en admettant avoir tiré en direction des policiers mais c’était une “petite bombe lacrymogène”, se justifie-t-il. Il assure que les policiers étaient trop loin, selon lui, pour être touchés. Il a un casier judiciaire vide. Le procureur dénonce la justification donnée qui est l’adrénaline et le foot: “des jeunes hommes qui se mettent à attaquer les policiers sans raison”. Le jeune homme au casier vierge est né en Tunisie et détient un titre sur le territoire jusqu’en 2030. Selon le procureur, ce ne sont pas ces actes qui vont l’aider à renouveler son titre dans 5 ans. Le procureur avait demandé 10 mois avec sursis probatoire pendant deux ans avec deux obligations: un stage de citoyenneté et 140 heures de travaux d’intérêt général.
Son avocat a évoqué l’émotion de la victoire et d’une fête qui dégénère et dénoncé un dossier très mince car le mis en cause a renoncé au droit d’être assisté par un avocat pendant sa garde à vue. Le dossier était donc basé sur des déclarations spontanées et concises de sa part. Ali.A a finalement été condamné à huit mois de prison avec sursis simple pour Ali A. et un stage de citoyenneté.
Enfin, Brahim D., étudiant aide-soignant de 22 ans, a été interpellé après avoir tiré au mortier en direction des gendarmes mobiles, avenue de la Grande Armée. Le tribunal l’a déclaré coupable et l’a condamné à deux mois d’emprisonnement avec sursis simple et 500 euros d’amende. “Les faits sont graves mais vous avez un casier vierge et une très bonne situation actuelle”, mesure la Présidente. “Il n’a pas pensé aux conséquences”, confie Sarah, sa mère. “Il a réalisé la gravité après.”
Au total, 491 personnes ont été interpellées pour des violences dans la nuit de samedi à dimanche et 79 dimanche, un chiffre “complètement inédit”, selon Laurent Nunez, préfet de police de Paris.