Huit personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt après les débordements samedi 31 mai pour fêter la victoire du PSG en Ligue des champions.
Ils ont entre 18 et 35 ans, certains portent encore un maillot du Paris Saint-Germain sur le dos, souvenir froissé d’une nuit de célébrations émaillée de débordements: une vingtaine d’hommes ont comparu ce mardi à Paris, accusés de vol ou de violences contre des policiers aux abords des Champs-Elysées. Huit ont été condamnés à des peines de prison allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt. Le tribunal en a relaxé deux autres, estimant que “les éléments n’étaient pas suffisants pour établir les faits de violences” qui leur étaient reprochés.
Ces hommes étaient venus à Paris, la plupart sur les Champs-Élysées, célébrer la victoire du PSG en Ligue des Champions contre l’Inter Milan (5-0), ont-ils raconté lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, exprimant des regrets de se retrouver dans le box, une première pour la grande majorité d’entre eux.
“J’ai fait une erreur”
L’un d’eux a été condamné à six mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende pour avoir tenté de voler une enceinte dans un magasin de téléphonie pillé à proximité de la célèbre avenue. “J’ai fait une erreur, je ne recommencerai pas”, a dit cet homme de 33 ans, sans casier judiciaire. “Je n’étais pas venu pour foutre la merde. J’étais venu fêter la victoire de mon équipe préférée”, a soufflé un autre, 18 ans, maillot du PSG sur le dos, se disant “infiniment désolé” d’avoir blessé un policier qui “était là pour assurer notre sécurité”.
Il a écopé de dix mois ferme, qu’il effectuera sous bracelet électronique, pour avoir utilisé des feux d’artifice place de Clichy, dont l’un pour résister à son interpellation et qui a éclaté dans la main d’un policier, ce qu’il a nié à l’audience, reconnaissant simplement s’être retrouvé à un moment avec le mortier dans la main. Un autre, étudiant en alternance de 19 ans, lui aussi portant toujours son maillot, a écopé d’une peine de 10 mois de prison dont cinq ferme à effectuer sous bracelet électronique, pour avoir détenu un sac avec des feux d’artifice et avoir asséné deux coups de poing à un policier qui tentait de l’interpeller.
“Vous voyez son physique ?”
Lui a nié avoir donné ces coups, mais a reconnu s’être rebellé quand un policier, qu’il n’avait pas identifié comme tel sur le moment, a voulu l’interpeller pour détention de ces feux d’artifice qu’il disait avoir trouvé par terre dans un sac. “Je ne pensais pas qu’aller voir un match se terminerait ici”, a quant à lui regretté un jeune homme de 18 ans, cheveux blonds peroxydés et maillot de foot bleu et rouge.
Venu de l’Ain voir le match, le tribunal l’a condamné à 12 mois dont huit avec sursis et a prononcé un mandat de dépôt à son encontre, pour avoir donné un coup de poing dans le nez d’un policier de la BRI qui voulait l’interpeller aux alentours de 4h du matin dans la nuit de samedi à dimanche près des Champs-Elysées. Une version que le prévenu a contestée lors de l’audience, expliquant avoir été plaqué au sol, avoir reçu des coups et des insultes de la part d’un fonctionnaire de police, à qui il a reconnu avoir donné un grand coup “avec la main” pour tenter de se dégager.
563 interpellations
“Vous voyez son physique ?”, a lancé son avocate, montrant son client, qui “n’a pas des muscles démesurés”. “Je ne le vois pas, avec son petit bras, mettre KO un policier aguerri de la BRI”, qui a reçu sept jours d’ITT, a-t-elle relevé, s’interrogeant sur “les conditions de cette interpellation”. Au total, 21 personnes étaient jugées en comparution immédiate mardi “en lien avec les incidents au cours de la célébration de la finale de la Ligue des champions”, a indiqué le parquet de Paris.
Dans la nuit de samedi à dimanche, il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue. Le parquet de Paris a indiqué en avoir traité 254, dont 15 concernant des mineurs: 93 “ont donné lieu à un classement sans suite, la procédure ne permettant pas de caractériser les infractions soupçonnées”. Après ces violences, le gouvernement a défendu mardi l’instauration dans la loi de “peines minimales” pour répondre à “l’exaspération” des Français devant ces scènes. Au lendemain des premières condamnations en comparution immédiate, tombées lundi, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a estimé qu'”une partie” d’entre elles n’étaient “plus à la hauteur”.