Cet onglet ChatGPT en permanence ouvert vous procure un léger sentiment de culpabilité au point de le cacher à vos collègues et à votre patron ? Pas de panique, vous n’êtes pas seul. La pratique a même un nom : le « shadow AI ». L’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (l’Inria) et le club de data scientists Datacraft y consacrent une enquête publiée ce mercredi 4 juin, issue de plusieurs mois d’observation des usages de l’intelligence artificielle (IA) au sein de 14 entreprises.
Pour les auteurs, l’utilisation dissimulée de la technologie n’est pas à bannir totalement mais, dans la durée, elle présente le risque de nuire aux collectifs de travail en enfermant certains salariés dans des monologues intérieurs avec la machine, les éloignant ainsi de leurs collègues. Il est urgent, disent-ils, de créer des espaces de parole pour définir ce qu’est le bon travail à l’ère de l’IA générative. Yann Ferguson, directeur scientifique du LaborIA (laboratoire de l’Inria consacré aux effets de l’IA sur le travail) et Isabelle Hilali, fondatrice et CEO de Datacraft nous livrent en détail leurs conclusions.