Les pales qui moulinent au large font parfois oublier que la bataille de l’éolien offshore se joue aussi à terre. Et singulièrement dans les ports qui se trouvent plus que jamais en première ligne depuis que les turbiniers se sont lancés dans une course effrénée au gigantisme. Des mâts toujours plus hauts, des nacelles toujours plus lourdes et des pales extensibles… Rien ne paraît entraver les rêves de grandeur des fabricants mondiaux d’éoliennes.
Cette marche en avant n’est pas sans conséquences dans les ports qui stockent et manutentionnent les machines avant leur transhumance vers la haute mer. Leurs infrastructures, qui il y a peu semblaient hors norme, risquent d’être bientôt sous-dimensionnées.
Le cas du port de Cherbourg illustre bien ce jeu de gagne terrain.
Dès 2015, les collectivités normandes ont investi 100 millions d’euros pour y aménager un espace d’une centaine hectares (dont 40 sont gagnés sur la mer). Le site est bordé de quelque 400 mètres de quais équipés et taillés pour supporter des charges lourdes. Protégé de la houle par une digue, il est entièrement dévolu aux énergies marines.