Des poubelles encore trop remplies… Selon une étude de l’INSEE publiée ce 4 juin, en dix ans (période 2011-2021), la quantité de déchets ménagers a augmenté de 4 % en Occitanie, atteignant 567 kilogrammes par habitant. Dix-neuf kilogrammes de plus que la moyenne nationale.
Mais de très fortes disparités existent selon les intercommunalités en lien avec des facteurs socio-économiques et géographiques, le niveau de services, des tarifs incitatifs ou pas… Les quantités de déchets sont ainsi plus importantes dans les zones littorales et touristiques : elles dépassent ainsi 900 kilogrammes par habitant dans les communautés de communes de Terre de Camargue (Gard), Haute-Ariège, Haute Bigorre (Hautes-Pyrénées), Pays de l’Or (Hérault). En revanche, les territoires ruraux comme l’Aveyron mais aussi les deux métropoles de Toulouse et Montpellier s’en sortent plutôt bien, avec 480 kilogrammes par habitant. Au total, trois intercommunalités de la région sur quatre ont une collecte comprise entre 500 et 700 kilogrammes par habitant.
Une belle fréquentation des déchetteries
Pour autant, l’objectif de réduction de 10 % au cours de la décennie 2010, fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, n’a pas été atteint et les ambitions de l’Hexagone de repasser sous la moyenne européenne en tombant à 501 kilogrammes par habitant d’ici 2030 vont être difficilement atteignables.
En revanche, la part des ordures ménagères résiduelles, qui représente la moitié du volume des déchets, a quant à elle diminué de 12 % grâce à la pratique du tri qui se développe. Les quantités de matériaux recyclables collectées par habitant ont ainsi progressé de 16 %, celles des déchets verts de 25 % et celles d’encombrants de 33 %. Avec 557 déchetteries, l’Occitanie est bien pourvue (9 installations pour 100 000 habitants contre 7 en France métropolitaine) et se place au 3e rang en matière de fréquentation des déchetteries, derrière les Pays de la Loire et la Bretagne.
La valorisation progresse
Avec le développement des filières et l’amélioration du tri sélectif, la moitié des déchets en Occitanie a vocation à être valorisé (valorisation matière ou organique), ce qui est mieux que la moyenne nationale mais encore en-dessous des objectifs, note l’INSEE.
Les déchets qui ne sont pas traités sont soit envoyés vers l’incinération ou stockés. En 2021, 26 % des déchets (majoritairement des ordures ménagères résiduelles) de la région ont été orientés vers l’incinération et 22 % ont été stockés (soit 6 points de plus que la moyenne nationale), soit un mode de traitement équilibré contrairement à la moyenne française où le recours à l’incinération est plus important.
La question a récemment fait l’objet de débats houleux, notamment au sein de la métropole de Montpellier qui, confrontée à l’absence d’exutoire pour 110 000 tonnes de déchets résiduels (soit un surcoût estimé à 27 millions d’euros par an), a opté pour la création d’une unité de combustibles solides de récupération (CSR) estimée à 80 millions d’euros. Elle permettra de gérer une partie de ses déchets et les valoriser en produisant de l’énergie (plutôt que de les exporter vers des départements voisins). Le projet, finalement adopté en conseil métropolitain en avril 2024, avait embrasé la sphère politique avec des écologistes vent debout contre ce procédé d’incinération.
Face à ce constat finalement très mitigé, l’Occitanie, comme les autres régions françaises, va devoir accélérer tant sur la prévention, que sur le tri sélectif et le traitement des déchets afin d’atteindre les objectifs environnementaux.