“Nous ne participerons pas au génocide” : à Marseille, les dockers bloquent une livraison d’armes destinées à Israël

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“Nous ne participerons pas au génocide” : à Marseille, les dockers bloquent une livraison d’armes destinées à Israël






















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Ce mercredi 4 juin, au port de Marseille-Fos, le syndicat général des dockers a bloqué la livraison d’armes destinées à Israël.
PHILIPPE MAGONI/SIPA

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Ce mercredi 4 juin, le syndicat général des dockers a bloqué la livraison de « pièces détachées pour fusils-mitrailleurs » à Israël, en refusant de charger un conteneur sur un bateau à destination de Haïfa. Si le ministère des Armées assure que ces armes ont vocation à être « réexportées » vers d’autres pays, il s’agirait déjà de la troisième expédition de ce type entre Fos-sur-Mer et l’État hébreu depuis le début de l’année 2025.

Les dockers marseillais s’embarqueraient-ils dans le conflit israélo-palestinien ? Ce mercredi 4 juin, le syndicat général de la CGT des ouvriers dockers et des personnels portuaires du Golfe de Fos, a annoncé, dans un communiqué, refuser de charger un conteneur sur un bateau à destination de Haïfa, une ville située au nord d’Israël, sur la côte méditerranéenne. Pour cause, ledit conteneur serait rempli de quelque 19 palettes de maillons, fabriqués par la société marseillaise Eurolinks.

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« Ces maillons […] sont des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs servant à l’armée israélienne pour continuer le massacre de la population palestinienne », dénonce alors l’organisation. Le conteneur a alors été « identifié » et « mis de côté », assure à l’AFP, Christophe Claret, secrétaire général du syndicat. Ce dernier assure qu’à partir du moment où les dockers refusent de charger une marchandise, personne ne peut le faire à leur place. Les autres containers destinés à ce navire seront, eux, bien chargés.

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« Le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l’armée israélienne », s’insurgent les auteurs du communiqué, en ajoutant que les dockers sont « pour la paix entre les peuples » et ne « participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ». Une prise de position d’ores et déjà saluée par la gauche. À l’instar du leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, qui a félicité « l’engagement et la lutte » des arrimeurs marseillais et réclamé un « embargo sur les armes du génocide ».

Olivier Faure, candidat à sa propre succession au poste de Premier secrétaire du PS, a également encouragé l’initiative, arguant que « l’humanisme n’est pas à vendre ». Selon les informations du média d’enquête Disclose, il s’agit de la troisième expédition de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa depuis le début de l’année 2025. De son côté, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait affirmé dès 2024 que ces pièces, si elles sont assemblées sur le territoire israélien, étaient uniquement destinées à la « réexportation » vers d’autres pays.

Mobilisation des dockers

En France, ce type d’engagement, de la part des dockers, semble assez rare. Un tel blocage n’a été constaté qu’au port de Fort-de-France, en Martinique, où les arrimeurs avaient suspendu toute réception et livraison de conteneurs en septembre dernier pour dénoncer « l’injustice criante infligée à Rodrigue Petitot » – président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) et leader du mouvement contestataire contre la vie chère.

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Mais au-delà des frontières, les prises de position des dockers sont plus récurrentes, notamment sur les livraisons d’armes dans des zones de conflit. En Grèce, en octobre, des arrimeurs s’étaient déjà mobilisés pour bloquer des livraisons de munitions destinées à Israël. « Il est temps de crier haut et fort que nous ne permettrons pas au port du Pirée de devenir un tremplin pour la guerre », s’étaient alors exclamés les dockers. En janvier dernier, en Italie, ils avaient manifesté contre l’exportation d’armes – tanks, véhicules blindés et hélicoptères – vers l’Arabie saoudite.

Mais l’entreprise Tesla, pilotée par Elon Musk, a également fait les frais de la mobilisation des dockers. En novembre 2023, en Suède, ces derniers ont empêché le déchargement des voitures du constructeur automobile américain dans tous les ports du pays, en solidarité avec les mécaniciens du groupe qui réclamaient des conventions collectives.


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