À porte d’Auteuil, le spectacle dépasse les seuls échanges sur terre battue : il se situe aussi en tribunes. Entre jeunes spectateurs (trop ?) enthousiastes et tribunes souvent clairsemées malgré une forte demande, le tournoi reflète les tensions d’un événement très bourgeois, à la fois prestigieux et exclusif.
En ce samedi 31 mai, un soleil hésitant tente une percée au-dessus du 16ᵉ arrondissement, comme s’il redoutait de déranger la quiétude bourgeoise des beaux quartiers de l’ouest parisien. La capitale se partage entre deux passions saisonnières : la finale de la Ligue des champions, à laquelle participe le Paris Saint-Germain, et les derniers échanges de la première semaine de Roland-Garros. À la Porte d’Auteuil, à deux pas du Parc des Princes, l’effervescence est bien réelle mais feutrée, comme il se doit. Ici, les tribunes ne vibrent pas seulement au rythme des passes ou, en l’occurrence, des aces, mais également au froissement discret des chemises en lin et des chapeaux panama savamment inclinés. La foule, majoritairement composée de bourgeois du quartier et d’étrangers amateurs éclairés de sport mondain, arbore en majorité les couleurs du PSG. On ne sait plus très bien si l’on est venu encourager la bande de Luis Enrique ou simplement se faire voir, entre deux conversations sur l’immobilier haussmannien.