“Contrôle social musulman”, “oppression des femmes” : le Danemark veut interdire le niqab à l’école et l’université

La Première ministre danoise Mette Frederiksen a déclaré ce jeudi 5 juin vouloir interdire le port du niqab – ce voile intégral qui couvre le visage à l’exception des yeux – dans les écoles et les universités danoises et y décourager l’installation de salles de prière. « Dieu doit céder le passage. On a le droit d’être croyant et de pratiquer sa religion, mais la démocratie a la priorité », a-t-elle affirmé à l’agence de presse danoise Ritzau.

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Mette Frederiksen estime qu’il existe « un contrôle social musulman » qui mène à une « oppression des femmes » dans les établissements éducatifs au Danemark, à cause de lacunes dans la législation. Depuis août 2018 et l’entrée en vigueur au Danemark d’une loi interdisant de se dissimuler le visage dans l’espace public, toute personne portant un vêtement qui lui cache le visage – comme le voile intégral – risque une amende.

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Alors que cette loi est critiquée par ses détracteurs, la Première ministre souhaite étendre cette interdiction aux établissements d’enseignement, a-t-elle précisé à Ritzau.

Suppression des salles de prière dans les établissements

La Première ministre a également exprimé le souhait de supprimer les salles de prière de ces lieux, sans les interdire formellement. Elle aimerait voir les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Mattias Tesfaye et Christina Egelund « exprimer clairement aux universités qu’il ne devrait pas y avoir de salles de prière dans les établissements », et qu’une solution soit trouvée « ensemble », ajoute-t-elle auprès de l’agence. « Nous n’en voulons pas, car elles sont utilisées comme des mécanismes d’oppression envers les filles et, potentiellement, aussi envers les garçons » a-t-elle insisté.

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Ces propos interviennent au moment où le débat bat son plein en France : l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a proposé le 20 mai l’interdiction du port du voile dans l’espace public pour les mineurs de moins de 15 ans, affirmant que cela portait atteinte à l’égalité hommes-femmes et à la protection de l’enfance. Une proposition venue raviver une vieille fracture au sein de la majorité – Elisabeth Borne a exprimé ses plus « grands doutes sur la constitutionnalité » d’une telle mesure sur BFMTV le 25 mai dernier – et vivement critiquée par la gauche, tandis qu’une partie du bloc central et de la droite la jugent inapplicable ou inconstitutionnelle.