Un argumentaire frappé du bon sens fait florès en ce moment trumpiste : les hommes et les femmes ne se ressemblent pas. Évidemment. Mais cette distinction « naturelle » sert de norme pour justifier des inégalités supposément indépassables. Une arnaque pour le sexe rendu… faible.
La guerre des sexes est relancée en Occident par le retour au différentialisme. Mais encore ? Cette tendance, issue du féminisme, consiste à poser une différence de nature entre les sexes qui, insidieusement, justifie une distribution complémentaire des rôles. Parce que les femmes ont le privilège naturel de la maternité, elles auraient pour tâche de s’occuper de la famille. Quand les hommes, de leur côté, pourraient s’adonner librement à des fonctions jugées plus masculines : apporter protection et stabilité financière au foyer. Il y a quarante ans, la philosophe Élisabeth Badinter dénonçait déjà ce type de discours idéologique – notamment dans L’Un est l’autre : Des relations entre hommes et femmes (Odile Jacob, 1986) – soulignant, tout au long de son œuvre, qu’il s’accompagne toujours d’une résurgence des conservatismes. Lesquels, on le sait, sont toujours défavorables aux femmes.