C’est l’un des nerfs de la guerre de la transition écologique et il ne se porte pas si bien. Le volume d’investissement financier climat dans l’Union européenne est en quasi-stagnation, après plusieurs années de croissance dynamique. C’est le constat dressé par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), dans une étude publiée cette semaine.
L’enveloppe globale est ainsi passée de 491 milliards d’euros en 2022 à 498 milliards en 2023, soit une hausse de « seulement » 1,4 %, alerte le think tank. Entre 2021 et 2023, la hausse avait été beaucoup plus conséquente, l’enveloppe passant de 439 à 491 milliards d’euros, soit une hausse de 11,8 % (+52 milliards d’euros). Et de 2020 à 2021, le bond fut encore plus impressionnant : +86 milliards d’euros.
Cette mauvaise tendance ne devrait pas s’arranger, selon l’institut de recherche, qui prévoit même des baisses significatives dans des secteurs clés de la transition écologique comme l’éolien, la rénovation énergétique des bâtiments et les voitures électriques.
Ce rapport vient contrebalancer les « bonnes nouvelles » mises en avant récemment par la Commission européenne, qui considère que l’Europe est en passe d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030. Bruxelles a basé ses calculs sur les plans énergie climat des États membres, considérés comme des investissements, mais qui ne prennent en compte tous les secteurs nécessaires à la transition climatique.
Mais s’il est « facile de se fixer des objectifs, il est beaucoup plus difficile de les mettre en œuvre politiquement », juge auprès de l’AFP, l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui préside l’I4CE.