Après la mort d’une surveillante poignardée par un élève de 14 ans à Nogent en Haute-Marne, Carole Zerbib, proviseure du lycée Nicolas Louis Vauquelin dans le 13e arrondissement de Paris, exprime sa sidération mais jette aussi un regard critique sur les solutions proposées. Portiques à l’entrée des collèges, interdiction de vente de couteaux aux mineurs, contrôle des sacs… celle qui est aussi membre du Syndicat des personnels de direction (SNPDEN) démonte les « effets d’annonce » du gouvernement et plaide pour plus de moyens humains dans les établissements.
Mélanie G., une assistante d’éducation de 31 ans, a été poignardée à mort le 10 juin par un élève de 14 ans devant le collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute-Marne. Un acharnement de violence inédit qui a eu lieu lors d’un contrôle des sacs et sous les yeux des gendarmes, alors même qu’ils effectuaient une patrouille aux abords de l’établissement. Carole Zerbib, proviseure du lycée Nicolas Louis Vauquelin à Paris, témoigne de son expérience sur trois décennies et analyse pour Marianne les annonces du gouvernement pour répondre à ce drame.
Marianne : Qu’avez vous ressenti lorsque vous avez appris que ce drame avait eu lieu ?
Carole Zerbib : J’étais sidérée. Je ne comprends pas que ce genre de drame puisse se produire à l’école, de la main d’un enfant sur un adulte dont le travail est précisément de l’accompagner au quotidien dans son parcours scolaire. Ce qui s’est passé à Nogent est la preuve qu’aucun établissement n’est à l’abri : il s’agit d’un petit collège tranquille dans une zone rurale, loin d’être au cœur d’une cité.