Entré à l’Armée de terre pendant la guerre froide, Yann a passé sa vie à bord du char Leclerc qu’il aime tant. Pour « Marianne », il revient sur une carrière aux quatre coins du monde, et sur sa dernière mission : former des tankistes ukrainiens.
Obélix est tombé dans la potion magique quand il était petit, moi, c’est dans les blindés. Aussi loin que je me souvienne, je crois que je n’ai jamais voulu faire autre chose que d’être dans un char. Mon papa était pilote d’hélicoptères dans l’Armée de terre, on habitait à Toulon, où il y a la base navale, mais moi, ce qui me plaisait, c’étaient les chars. Au final, j’ai commandé le premier escadron complet de chars Leclerc. Un rêve. J’ai toujours voulu faire ça, et je n’ai pas été déçu. Si j’avais vingt ans en 2025, je recommencerais tout, de la même manière.
Je suis arrivé à l’École d’application de l’infanterie de Montpellier le 1er octobre 1983. À 19 ans, j’avais fait une année de préparation pour essayer d’intégrer Saint-Cyr, mais mon capitaine m’a dit que je ferais mieux d’intégrer une école de sous-officiers pour grimper les échelons par la motivation. Son conseil a été le bon, car à ce moment-là, j’étais plus préoccupé par les conneries qu’on fait quand on est jeune, donc la préparation au concours d’officier n’était pas vraiment faite pour moi. Alors j’ai appris le métier, en me spécialisant dans l’infanterie mécanisée, avec une formation aux missiles antichars.