L’entrée en guerre d’Israël avec l’Iran à propos de la question nucléaire ne surprendra personne. Il est par contre plus surprenant de voir un président de la République française évoquer un « droit d’Israël à se défendre » au moment où ce pays vient de lancer une attaque en brandissant le concept de « guerre préventive » dont n’importe quelle autre puissance agressive pourrait désormais se saisir. « N’est pas de Gaulle qui veut », estime Natacha Polony, éditorialiste pour « Marianne ».
Ce n’était qu’une question de temps. Tout observateur lucide savait qu’Israël avait décidé de frapper l’Iran et attendait le moment opportun. D’où l’étonnement – voire la consternation – que l’on peut ressentir devant l’incapacité des gouvernants européens, et en particulier du Président français, à tenir une position claire appuyée sur une analyse lucide de la situation. Certes, n’est pas de Gaulle qui veut. Nul ne rêvait d’une conférence de presse sur le modèle de celle du 27 novembre 1967 condamnant la guerre des six jours mais un simple rappel du droit international eût été un minimum.