L’ancien gardien Lionel Letizi faisait partie des six joueurs évincés du groupe de l’équipe de France avant la Coupe du monde 1998. Cela s’était passé dans la chambre du sélectionneur Aimé Jacquet dans un climat tendu.
Ils resteront à jamais comme les six malheureux de la première Coupe du monde de football remportée par la France. Aimé Jacquet, alors sélectionneur des Bleus, avait évincé six joueurs de sa liste élargie de 28 trois semaines avant le premier match du Mondial 1998 face à l’Afrique du Sud. Dans une interview au média La Voix des Gardiens, Lionel Letizi, alors en concurrence pour le poste de troisième gardien avec Lionel Charbonnier, est revenu sur cet épisode traumatisant vécu en compagnie des cinq autres exclus Martin Djetou, Pierre Laigle, Sabri Lamouchi, Ibrahim Ba et Nicolas Anelka.
“Quand je suis rentré dans la chambre, j’ai vu que c’était le moment”
“Je savais que j’étais en concurrence avec Lionel Charbonnier parce qu’il y avait Barthez et Lama”, rappelle-t-il. “On s’entraînait, on faisait le maximum et on attendait un peu de savoir comment ça allait se passer. Un soir, on est convoqué dans la chambre du coach, Aimé Jacquet et là, on est les six avec tout le staff. On a compris… Quand je suis rentré dans la chambre, j’ai vu que c’était le moment.”
Et celui-ci avait été tendu. “Après, ça s’est plus ou moins bien passé, ça a été un peu houleux mais j’étais jeune, donc je n’ai rien dit, j’écoutais”, confie l’ancien joueur du PSG qui évoluait alors à Metz. “Il nous avait donné le choix de dormir encore au château ou de partir de suite. Certains voulaient partir tout de suite donc on est tous partis. Je suis rentré à Metz dans la nuit, ramené en voiture par un gars de la sécurité. Il avait fait trois heures de voiture pour me ramener à Metz. Le lendemain matin, j’étais chez moi à Metz et j’ai préparé mes affaires pour partir en vacances.”
La suite de l’histoire est bien connue. L’équipe de France est devenue championne du monde pour la première fois de son histoire en battant le Brésil en finale (3-0), le 12 juillet 1998. “J’étais à la finale, ça m’a fait plaisir d’y aller et j’étais content pour eux. C’est après que j’ai eu un contrecoup en septembre, octobre”, ajoute Letizi, actuel entraîneur des gardiennes de l’équipe de France féminine.