Alors que les bacheliers ont jusqu’au 13 mars pour indiquer leurs vœux sur Parcoursup, plus de 600 000 familles tentent de faire face à une offre surabondante de formations qui, pour nombre d’entre elles, n’offrent pas de diplôme qualifiant.
Charlène Grau est entrée à l’École supérieure occitane (ESO) en 2021, à Narbonne, juste après son BTS. Ce bachelor de responsable immobilier à 4 500 € l’année lui semble alors intéressant, un bon tremplin pour accéder à un master en gestion du patrimoine : « Initialement, sur la plaquette, la certification avait l’air bonne. Les cours commencent et me plaisent. » Un peu par hasard, la jeune femme contacte un organisme certificateur et découvre que le diplôme n’est pas valide. Mariannik Le Lay, la directrice de l’ESO, lui répond qu’un dossier de demande est en cours et que tout va rentrer dans l’ordre. Demande qui ne sera jamais faite. Charlène a « perdu un an pour rien ».
Comme Manon Tordjman, qui, en remplissant des documents pour valider sa formation en apprentissage, s’est rendu compte qu’elle était inscrite en BTS, soit une formation de niveau bac + 2 et non bac + 3. « J’ai subi un préjudice moral. Des camarades avaient emprunté, loué un appartement. Quelques-uns ont dû interrompre leurs études », raconte-t-elle, écœurée. L’une d’entre elles se contente aujourd’hui d’un emploi mal payé en périscolaire, alors qu’elle espérait travailler dans le tourisme grâce à son diplôme.