Un pas de plus franchi par Meta dans son projet de développer en interne ses propres puces. La maison mère de Facebook et Instagram a démarré les tests de sa première puce d’entraînement, spécialement conçue pour traiter les tâches spécifiques à l’intelligence artificielle (IA), a indiqué une source à l’agence de presse Reuters.
Le groupe de Mark Zuckerberg a entamé un déploiement de cette puce à petite échelle et prévoit, si l’expérimentation en cours s’avère concluante, d’augmenter sa production pour une utilisation étendue, a déclaré la même source, appuyée par une autre.
Meta collaborerait pour cela avec TSMC, le fabricant taïwanais de puces. Les deux intéressés se sont toutefois refusés à tout commentaire.
Moins de coûts, plus d’indépendance
Ce n’est en tout cas pas une surprise. Le géant américain de la tech a déjà indiqué dans le passé souhaiter commencer à utiliser ses propres puces d’ici 2026 pour l’entraînement de modèle d’IA. Ce développement en interne est pour lui un moyen de réduire ses coûts d’infrastructure et sa dépendance aux fournisseurs extérieurs.
L’objectif initial de la puce d’entraînement concerne les systèmes de recommandation. Il s’agira plus tard de l’utiliser pour les produits d’IA générative, comme sa propre interface Meta AI, ont indiqué les dirigeants du groupe.
« Nous travaillons sur la manière dont nous pourrions former les systèmes de recommandation, puis éventuellement sur la manière dont nous pourrions penser à la formation et à l’inférence pour l’IA générative », a précisé Chris Cox, directeur général des produits de Meta, la semaine dernière lors de la conférence Morgan Stanley sur la technologie, les médias et les télécommunications.
Le dirigeant a décrit les efforts de développement de la puce de Meta comme « une sorte de marche, de rampement, de course ».
L’IA comme priorité
Mark Zuckerberg a d’ailleurs fait de l’IA une priorité. Sur les 114 à 119 milliards de dollars (entre 104,7 et 109,3 milliards d’euros) d’investissements prévus en 2025, Meta utilisera jusqu’à 65 milliards de dollars pour l’IA. Principalement dans des centres de données, des serveurs et des infrastructures de réseau, essentiels au développement de cette technologie.
Parmi ces projets figure un gigantesque câble sous-marin reliant cinq continents sur plus de 50 000 kilomètres Baptisé Waterworth, il est présenté comme son projet de câble sous-marin « le plus ambitieux ». Selon le groupe, il représente un « investissement pluriannuel de plusieurs milliards de dollars ».
Meta s’apprêterait par ailleurs à lancer une version indépendante de son interface d’IA générative Meta AI, afin de concurrencer directement les grands logiciels actuels (ChatGPT d’OpenAI, Gemini de Google ou encore Claude d’Anthropic). Depuis son lancement en septembre 2023, Meta AI est confiné aux plateformes existantes du groupe (Facebook, Threads, Instagram, WhatsApp et Messenger) et ne peut pas être utilisé indépendamment. Elle est néanmoins aussi accessible via un site Internet dédié, mais pas sous la forme d’une application. Ce qui devrait bientôt appartenir au passé, et là n’est pas la seule ambition du groupe californien en matière d’IA.
(Avec AFP)
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