jeudi, mai 15, 2025
  • العربية
  • English
  • À la une
  • Sportive
  • Actualités
  • Politique
  • Économie
  • Login
  • Register
No Result
View All Result
No Result
View All Result
Home @La Tribune

OPINION. La dissuasion en Europe sans les Etats-Unis ?

mars 13, 2025
in @La Tribune, Économie
Reading Time: 7 mins read
0 0
A A
0
OPINION. La dissuasion en Europe sans les Etats-Unis ?
0
SHARES
0
VIEWS
Share on FacebookShare on Twitter

La Tribune - Economy

https://static.latribune.fr/2547752/tribune-philippe-roger.png

1/ La « dissuasion conventionnelle » : G.I.s et matériel lourd prépositionné en Europe, et capacité de renforcement rapide par voie aérienne. Sa disparition ou sa réduction peuvent être compensées par l’augmentation des forces conventionnelles nationales en effectifs, en matériel, en budget, avec un effet à terme de quelques années. Nul besoin d’armée européenne puisque le fonctionnement se ferait en coalition d’unités nationales, nul besoin d’inventer de nouvelles méthodes de planification ou de commandement, ou de faire un gros effort d’interopérabilité puisque ces bases sont acquises dans le cadre actuel de l’OTAN.

Mais il faut mettre en place un commandant en chef européen et son état-major, et leur direction politique qui ne peut être le Conseil de l’UE tel qu’il est, puisque la Grande-Bretagne ne peut être absente. Utiliser le cadre de direction politique de l’OTAN sans les Etats-Unis est faisable, et faciliterait le retour ultérieur de ces derniers. L’utiliser dans les cas où le retrait américain n’est que partiel est faisable aussi. On peut également élargir le Conseil de l’UE à la Grande-Bretagne pour les questions militaires. Regrettons à ce propos la dissolution de l’UEO, qui donnait un cadre politique et militaire incluant la Grande-Bretagne.

Related posts

RSE : comment les entreprises françaises s’adaptent aux ventes contraires

CSRD : les entreprises en décalage avec la réforme de Bruxelles

mai 15, 2025
Les rachats et cessions de PME ralentissent en 2025

Les rachats et cessions de PME ralentissent en 2025

mai 15, 2025

2/ Les bombes tactiques B61 américaines, positionnées en Europe : 150 armes sont placées dans des bases aériennes allemandes, belge, néerlandaise et italiennes et peuvent être utilisées, sous double clé américaine et locale, par les aviations nationales, sur ordre de l’OTAN et dans le cadre de sa planification. Armes tactiques à énergie réglable en fonction de l’effet recherché, allant d’une forme d’ultime avertissement à un effet militaire ou industriel lourd, leur crédibilité militaire est contestée, du moins tant que l’avion porteur, souvent ancien, doit pénétrer jusqu’à l’objectif, les versions actuelles devant être larguées sur place. Mais la Russie ne peut les négliger.

Le rôle de cet armement est surtout politique, pour les Européens concernés, qui pensent participer à un dispositif de « flexible response » américain évitant aux Etats-Unis de ne brandir en défense de l’Europe que les armes stratégiques de leurs SNLE et bombardiers, ou leurs ICBM basés aux Etats-Unis, et assurant néanmoins un couplage politique avec les Etats-Unis.

3/ La dissuasion stratégique, SNLE, bombardiers et ICBM : Pour les Etats-Unis, la mise en place de cette fonction tactique ou préstratégique de l’OTAN, depuis les années soixante, permet plutôt de rendre leur dissuasion stratégique indépendante de ce qui pourrait se passer en Europe, puisque même un échange d’armes nucléaires tactiques avec l’Union Soviétique puis la Russie sur le sol européen ne mettrait pas en cause le territoire américain. Mais cet échange frapperait les G.I.s présents en Europe. C’est eux qui constituent, en fait, le couplage. Ils sont bien moins nombreux qu’autrefois, mais c’est bien leur retrait complet qui serait un événement significatif pour les Européens dans le domaine de la dissuasion, plus que la suppression du dispositif de B61 dans le cadre de l’OTAN.

Cette dernière est à mon avis peu probable, compte tenu de la vassalisation politique que crée ce dispositif, et de l’intérêt industriel créé par la vente forcée d’avions F35, que les Etats-Unis déclarent, sans fondement technique, indispensables au transport des versions modernisées de la B61. Mais, si elle se produisait, et si les États qui participaient à ce déploiement en recherchaient l’équivalent dans un cadre européen, vers quelle solution se tourner ? Il faut se poser la question, car la politique étrangère américaine est, on le voit, à renversements, comme elle l’a été en 1919 en créant, avec malheureusement le soutien britannique, les conditions du réarmement allemand et de la guerre.

Fin du parapluie américain ?

Que faire ? Recréer un dispositif préstratégique avec la France, ou passer au niveau stratégique ? Pour trouver un système préstratégique existant, on ne peut faire appel aux forces britanniques, qui n’ont plus de systèmes de ce type. Seul le couple Rafale- missile ASMPA-R répondrait, avec une bien meilleure efficacité de pénétration des défenses que le système porteur de la B61, à une fonction d’ultime avertissement, comme pour la France, ou d’emploi tactique, mais y recourir supposerait la production de nouvelles armes nucléaires et de missiles, dont le transfert par la France serait sauf dénonciation incompatible avec le Traité de non-prolifération nucléaire TNP, mais compatible avec le régime de contrôle des missiles MTCR, car les échanges entre pays signataires ne sont pas interdits.

Toutefois, si une doctrine d’ultime avertissement était adoptée par les pays concernés, elle impliquerait l’existence d’une dissuasion par armes stratégiques, en deuxième rideau, comme pour la France et comme pour l’OTAN d’aujourd’hui. C’est là un point crucial : si les armes tactiques B61, qui n’assuraient déjà qu’un couplage faible avec la dissuasion stratégique des Etats-Unis dans l’esprit des récipiendaires européens, et en fait un couplage nul dans l’esprit des Américains, sont retirées, cela manifeste aux Européens un découplage complet : il n’y a plus de parapluie américain du tout. Du moins jusqu’au prochain revirement américain.

Vega, un futur vecteur balistique ?

En pratique, il n’y a pas de demi-mesures envisageables pour ces pays : en cas de découplage américain, c’est d’une dissuasion stratégique qu’ils doivent se doter par eux-mêmes (et ils en sont capables, comme on l’a vu déjà en Italie par le développement du lanceur Vega, dont les capacités de vecteur balistique sont évidentes, et voulues depuis le début). Cela prendrait du temps et 1 à 2% de leur PIB pendant des années, mais il n’y a pas de raison de les croire moins capables que l’Inde ou la Corée du Nord, ou que nous-mêmes. C’est une question d’analyse stratégique, puis de volonté de long terme, que l’on qualifierait à bon droit de gaullienne.

Sauf recours, improbable, à un site à créer pour l’expérimentation de leurs armes, ils devraient avoir recours aux installations françaises de simulation, déjà partagées avec les Britanniques depuis le traité de Saint-Malo.

On pourrait préférer à la multiplication de tels efforts nationaux, comparables à ceux de la France, un effort technique unique des Européens non dotés de l’arme nucléaire, sous l’égide de l’UE et /ou par transferts de la France, mais, quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier que les systèmes ainsi développés devront dans chaque pays être placés sous la responsabilité d’une autorité politique nationale mandatée pour veiller aux intérêts du pays et prenant la responsabilité du tir en son nom. C’est un deuxième point crucial, tant pour ces pays que pour la France.

Personne n’est mandaté aujourd’hui pour prendre une telle responsabilité au nom de l’Europe entière, et personne ne le sera tant que nous formerons une Europe des Nations.

La fable de la Cigale et de la Fourmi

Compte tenu de l’extrême difficulté d’un exercice de création ab nihilo de forces de dissuasion stratégique, qui serait, on l’a vu, nécessaire même si le retrait américain ne concernait que l’armement « préstratégique », on comprend que certains veuillent explorer le recours à la dissuasion britannique ou à la dissuasion française, ce qui, compte tenu de leur coût, et compte tenu des attaques politiques continues qu’elles ont subies en Europe, rappelle quand même la fable de La Cigale et la Fourmi.

Si le président de la République décide d’explorer le sujet, au-delà de la déclaration déjà ancienne sur les aspects européens des intérêts vitaux français, quels pourraient être, au plan matériel, les dispositifs envisageables ? Le partage physique de la dissuasion stratégique française, SNLE et missile MSBS, ne me paraît pas possible, car il faut que chaque tir soit attribuable à la nation qui l’ordonne ou le fait ordonner ; on ne pourrait, par exemple, emporter quatre missiles MSBS pour le compte d’un autre pays sur un SNLE français, et les tirer à sa demande, car le tir serait attribué à la France.

Et il est clair qu’on ne peut ainsi augmenter les responsabilités personnelles du président français, d’une part, et risquer de subir des représailles pour le compte d’autrui, d’autre part. Si nous avions poursuivi le développement d’une dissuasion stratégique par un missile SSBS mobile, tel que ceux qui existent dans la panoplie russe, la situation serait différente, car la mise à disposition de telles armes sur le territoire d’un autre pays, sous la responsabilité d’emploi de ses autorités, ferait que le point de départ du tir en signerait l’auteur.

Comment partager ?

Si, en attendant l’éventuel développement de nouvelles forces stratégiques par d’autres Européens, si ceux-ci veulent se doter d’armements préstratégiques d’ultime avertissement ou d’emploi tactique, sans avoir pendant longtemps d’autre « deuxième rideau » stratégique qu’une éventuelle déclaration d’intention française ou britannique, rien n’empêche la France d’envisager d’en partager les moyens avec eux, après avoir créé le cadre juridique correspondant.

Ce partage ne serait possible, à mon avis, qu’en augmentant le nombre d’avions, de missiles et d’armes dont nous disposons pour cette mission, en vendant les objets produits, de façon à ce que leur propriété soit claire, et en les faisant baser chez le demandeur. Un travail de droit international devrait précéder ces transferts, mais, dans la mesure où on ne ferait que remplacer une partie des B61 et de leurs vecteurs, on pourrait plaider que le niveau de prolifération n’est pas changé.

Rappelons que l’OTAN considère que 150 armes sont aujourd’hui nécessaires pour cette mission au profit des Européens qui les hébergent, et que nous avons considéré nous-mêmes qu’il nous fallait plus de quarante armes de ce type, en plus de nos armes stratégiques, si bien que même l’aide à un seul pays demandeur demanderait la production de plusieurs dizaines d’armes supplémentaires.

Certains dirigeants européens jugeront sans doute, si les bombes B61 sont retirées, qu’il vaut mieux renoncer à cette mission, jusqu’à un retour à meilleure fortune transatlantique, et consacrer leurs efforts financiers au renforcement de leurs capacités conventionnelles. Ils pourraient dans ce cas renoncer aux achats de F35 qui leur ont été imposés, mais cela est une autre histoire…

Si d’autres voulaient voir plus loin et envisager un programme national d’armement stratégique, en passant ou non par un programme d’armement préstratégique, la France devrait y voir une augmentation à terme de la sécurité de l’Europe, et n’aurait pas vraiment d’arguments pour refuser de les aider à suivre une voie que nous avons nous-mêmes tracée. Une telle évolution serait également dans l’intérêt des Etats-Unis tel qu’il est aujourd’hui défini.

À lire également

Philippe Roger

0 0 votes
Article Rating
S’abonner
Connexion
Notification pour
guest
guest
0 Comments
Le plus populaire
Le plus récent Le plus ancien
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
  • À la une
  • Sportive
  • Actualités
  • Politique
  • Économie

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password? Sign Up

Create New Account!

Fill the forms below to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist

No Result
View All Result
  • العربية
  • English
  • À la une
  • Sportive
  • Actualités
  • Politique
  • Économie
  • Login
  • Sign Up
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?
wpDiscuz
0
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
()
x
| Répondre