Le 1er novembre 2024, André Guérini, 57 ans, était tué par balles. Un assassinat difficilement explicable jusque-là. Mais selon les confidences d’un ancien voyou corse faites à « Marianne », le commerçant de Calvi aurait payé de sa vie le simple fait d’être suspecté d’appartenir à un « clan ». Celui des Costa en guerre contre les Mattei.
En Corse, on tue. Des voyous mais aussi des innocents. Ces dernières années, les règlements de compte se multiplient entre clans. Les plaques tectoniques du banditisme insulaire sont en plein mouvement, chaque groupe cherchant à asseoir sa domination à grands coups de calibre. Cette guerre de l’ombre, sourde et furieuse, connaît son lot de victimes collatérales. Le 15 février, à Ponte-Leccia, en Haute-Corse, Chloé Aldrovandi, 18 ans, a trouvé la mort au volant de sa voiture, tuée de plusieurs balles.
La piste de la « méprise », selon le parquet de Bastia, est la plus probable. Elle conduisait la voiture de son petit ami, qui serait la véritable cible. Le 23 août 2018, à Bastelica, Jean Livrelli, un retraité sans histoires de 67 ans était pris sous le feu de plusieurs tireurs. Lui aussi aurait été victime d’une « méprise ». Il circulait dans le même type de 4 × 4 qu’Alain Lucchini, ancien militant indépendantiste reconverti dans les affaires, « personnage central du banditisme ajaccien », selon la littérature judiciaire.