“Donnons une chance à Trump” : le président Duda appelle les États-Unis à déployer des armes nucléaires en Pologne

« Je pense que le moment est venu. » Dans un entretien au Financial Times, publié ce jeudi 13 mars, le président polonais, Andrzej Duda, a appelé les États-Unis à transférer des armes nucléaires sur le territoire polonais afin d’étendre la dissuasion américaine en Europe face à la Russie. « Les frontières de l’OTAN ont été déplacées vers l’est en 1999, donc 26 ans plus tard, il faudrait également déplacer l’infrastructure de l’OTAN vers l’est. Pour moi, c’est une évidence », a ainsi martelé le chef de l’État, rappelant que son pays est « un allié crédible pour les États-Unis ».

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Une main tendue vers Donald Trump, en pleines négociations pour la paix en Ukraine avec la Russie ? C’est en tout cas ce que laisse entendre Andrzej Duda, ce dernier affirmant que le président américain « ne se contente pas d’être gentil et complaisant » avec Moscou. « Je pense qu’il utilise des instruments contre la Russie, même si ce n’est peut-être pas aussi visible et percutant que ceux qu’il utilise contre l’Ukraine. Personne n’a réussi jusqu’à présent à arrêter cette guerre, alors donnons une chance au président Trump », insiste-t-il.

Partage nucléaire entre Moscou et Minsk

Rappelons qu’un tel projet avait déjà été avancé par la présidence polonaise en 2022, mais l’administration Biden n’y avait pas répondu favorablement. Pour justifier son idée, Andrzej Duda rappelle que « la Russie n’a même pas hésité à transférer ses armes nucléaires en Biélorussie », sans « demander la permission à personne ». Ce partage nucléaire avec Minsk du côté russe avait en effet été mis en œuvre après la révision de la doctrine nucléaire russe à l’automne dernier.

Selon l’agence russe Tass, Vladimir Poutine a convenu avec son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, d’une livraison de missiles balistiques russes Orechnik de portée intermédiaire. Capables d’atteindre toute l’Europe, ces engins peuvent porter des charges nucléaires ou conventionnelles.

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Selon le président polonais, l’idée d’un transfert d’armes nucléaires américaines sur son territoire n’est pas contradictoire avec celle d’un parapluie nucléaire français au-dessus de l’Europe – un projet avancé par le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, et salué par le Premier ministre polonais, Donald Tusk. Ce 11 mars, Emmanuel Macron a en ce sens affirmé sa volonté « d’ouvrir le débat stratégique » sur la protection de ses alliés.

En revanche, Andrzej Duda – également chef des armées – s’est dit opposé à la suggestion de son chef de gouvernement de faire de la Pologne un acteur nucléaire à part entière. « Pour disposer de notre propre capacité nucléaire, je pense que cela prendrait des décennies », a-t-il souligné.