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En Camargue, une solution alternative émerge face au projet de ligne à haute-tension

mars 14, 2025
in @La Tribune, Économie
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En Camargue, une solution alternative émerge face au projet de ligne à haute-tension
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La Tribune - Economy

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Fondée dans les années 50 pour accueillir l’industrie lourde et la pétrochimie, Fos-sur-mer voit depuis longtemps son image associée à ses fumées noires, la zone devenant même la deuxième zone industrielle la plus émettrice de gaz à effet de serre en France.

Face aux objectifs liés à la décarbonation, il y a donc urgence à réduire ses émissions. Un travail entamé il y a cinq ans et qui doit se poursuivre pour atteindre les objectifs de réduction des émissions pour l’industrie française. « La Zone Industrialo-Portuaire (ZIP) de Fos-sur-Mer s’est engagée dans une profonde transformation pour baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 35% d’ici 2030 », assure Jean-Michel Diaz, président du Groupement maritime et industriel de Fos et sa région, par ailleurs directeur Sud PACA-Corse chez TotalEnergies.

Outre la transformation de l’existant, les multiples projets de production d’énergie solaire – avec Carbon – d’acier vert – avec GravitHy – ou encore d’hydrogène vert – avec H2V, viennent compléter la nouvelle dynamique du bassin industriel. À la clé : 15 à 20 milliards d’euros d’investissements potentiels.

Pas de décarbonation sans électricité

Mais pour que tous ces projets voient le jour, il faut beaucoup plus de l’électricité. D’autant qu’il n’y pas qu’à Fos-sur-mer que les besoins explosent. La décarbonation des usages domestiques, de la mobilité, ou encore les data centers exigent également des quantités considérables. Pourtant, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est ce que RTE qualifie de péninsule énergétique. « 60 % de notre électricité est produite en dehors de la région, assure Christophe Berassen, directeur du centre Développement et Ingénierie RTE Marseille. Elle provient surtout de la Vallée du Rhône grâce à deux autoroutes électriques qui traversent la zone de Tavel et alimentent tout le territoire».

Pour faire face à ces besoins, RTE veut garantir le transport de 3.700 mégawatt supplémentaires auxquels s’ajoutera un surcroît de production via les énergies renouvelables, soit un total de 6.000 megawatt. Pour cela, la meilleure option consiste selon elle en l’installation d’une ligne aérienne à très haute tension (400.000 volts) entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-mer, soit un tracé de 65 km qui passera en partie par la Camargue. Coût estimé : 300 millions d’euros, pour une mise en service envisagée en 2028.

Sauf que le projet déplaît à certains acteurs économiques du territoire, parvenant  même à fédérer contre lui monde agricole et structures de défenses de l’environnement – plutôt habitués à s’opposer – ainsi que des élus du Pays d’Arles, tous bords politiques confondus.

Craintes pour l’économie locale déjà en place

En cause, l’impact de cette ligne sur les paysages d’un territoire qui compte 47.600 salariés dans le secteur concurrentiel, hors agriculture. « Nous avons des filières d’excellence, sept signes de qualité. Notre production est consommée localement et nos emplois sont non délocalisables », explique-t-on au sein du Collectif Stop THT. Côté agriculteurs, on s’inquiète aussi. « Une telle ligne aura forcément un impact sur le foncier », s’alarme Clément Lajoux, responsable de la Copa 13 qui fédère la FDSEA et les Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône. « Nous disposons aussi de beaucoup d’élevage extensif : des chevaux, des ovins et des bovins qui pâturent et se promènent et ne pourront plus aller en dessous de la ligne ».

Des acteurs, qui s’interrogent également sur la capacité des nombreux projets industrie décarbonée à trouver leur marché face à la concurrence internationale sans oublier les besoins en mobilité et logements que cela implique sur le territoire.

L’autre crainte concerne la biodiversité, dont dépend notamment l’attractivité du territoire. Et particulièrement les oiseaux. « En Camargue, on en recense 400 espèces, soit 70 à 80 % du patrimoine national », explique Jean-Luc Moya, membre de l’alliance méditerranéenne des zones humides. « Il y a mille raisons pour lesquelles une telle ligne est un problème, complète Jean-Laurent Lucchesi, biologiste. Sur 80 ans, elle peut faire beaucoup de dégâts. La biodiversité ne doit pas être la variable d’ajustement dans les politiques de décarbonation, car son effondrement est un sujet tout aussi important que le climat».

Néanmoins, les opposants à la ligne aérienne assurent ne pas être contre le projet de décarbonation. « Mais il y a plusieurs façons de s’y prendre », relève Jean-Luc Moya.

Transporter l’électricité autrement ?

Ainsi est né un projet commun de solution alternative, s’appuyant sur les données techniques et exigences de RTE ainsi que sur l’expertise de Michel Peronnet, ingénieur qui a travaillé pendant près de 40 ans au Grand Port de Marseille.

Cette solution propose d’enfouir et ensouiller une ligne de moindre tension, de 2 gigawatt contre 4 pour la version aérienne, dont le tracé a été décidé conjointement par le monde agricole et les structures de défense de l’environnement. Pour compléter cet apport d’énergie, ils proposent de relancer un ancien projet de RTE datant de 2014 : Midi Provence qui permettrait de transporter 2 gigawatt sous la mer. Ce qui aurait par ailleurs la vertu, assurent les défenseurs de ce projet, d’anticiper l’installation d’éoliens en Méditerranée. Pour le Maire d’Arles, Patrick de Carolis, « ce contre-projet est le fruit d’un gros travail et nous voulons qu’il participe à la décarbonation industrielle de ce territoire »

Combien est-on prêt à payer ?

Du côté de RTE, on ne remet pas en cause la faisabilité de cette solution. On souligne néanmoins que les coûts seraient 10 à 12 fois plus importants , passant de 300 millions d’euros à environ 1,8 milliard pour la relance du projet Midi Provence, et environ 1,4 milliard pour la ligne enfouie. Coûts que Michel Perronet appelle à « relativiser » vis-à-vis de l’importance des enjeux.

RTE assure aussi que les délais de la solution alternative seraient plus longs : il faudrait ainsi attendre 2030 pour la ligne enfouie et 2032 pour celle sous-marine, contre 2026 pour la ligne aérienne. Mais l’ingénieur assure que certains projets – hydrogène notamment – n’étant pas disponible avant 2030, rien ne sert de se précipiter. Et il conteste par ailleurs le délai prévu par RTE pour la ligne aérienne : « Il y aura des recours qui retarderont les choses ».

Recours juridiques et opposition sur le terrain

Car les opposants à la ligne aérienne prévoient de la combattre par tous les moyens à leur disposition, juridiques en premier lieu, s’appuyant sur les nombreuses protections nationales et internationales dont bénéficie la Camargue. Et si cela ne suffisait pas, des actions militantes sont évidemment envisagées. « On ira jusqu’au bout, à la guerre sur le terrain pour bloquer les travaux ou stopper la fabrication des pylônes, prévient Clément Lajoux. Pour le moment nous voulons négocier. Mais nous ne laisserons jamais le projet aérien voir le jour ». Jean-Laurent Lucchesi craint quant à lui la possible émergence de ZAD, appelant à ce que « l’État joue le rôle d’arbitre et qu’il n’essaie pas de passer en force. La France reste un pays riche. Elle peut sortir de cette situation grandie, avec une image de marque renforcée en matière de décarbonation».

Seront-ils entendus ? Pour l’heure, dans le monde industriel, on s’impatiente. « Il nous faut la ligne de 400.000 volts maintenant ! », assure Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Aix-Marseille Provence. « La décision doit être prise sans attendre. Certains porteurs de projets réfléchissent à s’installer ailleurs car ils ne sont pas sûrs de disposer de la capacité électrique nécessaire. Or dans le monde, d’autres veulent les accueillir et la concurrence est féroce ».

L’ancien Préfet de région, Christophe Mirmand, a engagé plusieurs études, en particulier sur l’évaluation réelle des besoins électriques. Il a aussi saisi la Commission nationale du débat public pour instaurer un dialogue et envisager des compromis. Reste à connaître la position que prendra son successeur, également préfet de police, Georges-François Leclerc, nommé le 3 janvier 2025.


14 Mars 2025, 15:08

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