Les voies de la politique turque sont impénétrables. L’appel du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, le 27 février, à rendre les armes et dissoudre le mouvement après quarante ans de guérilla contre l’État pourrait apparaître comme une étape positive pour le PKK et la vie politique dans son ensemble. Mais il occulte des concessions faites par les Kurdes de Turquie et les intérêts d’un exécutif toujours plus autoritaire.
« En entamant des pourparlers avec les Kurdes, le pouvoir veut s’attirer le soutien des parlementaires du parti DEM [prokurde], explique le politiste Berk Esen, rattaché à l’université stambouliote Sabanci. Il cherche à amender la Constitution pour retirer la limite des deux mandats présidentiels dans le but de permettre au président Erdogan de se représenter à l’élection de 2028. »