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OPINION. Et si le Bitcoin devenait un instrument stratégique de dissuasion monétaire ?

mars 18, 2025
in @La Tribune, Économie
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La Tribune - Economy

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Face aux nouveaux rapports transatlantiques, les Européens redécouvrent l’importance de l’autonomie et de la souveraineté dans des domaines clés. Le système international tel qu’il s’est structuré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale a été dynamité par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. Suivant son mantra pour rendre à l’Amérique sa grandeur, le président américain a remis en question un ensemble d’engagements internationaux et fragilisé des relations basées sur des valeurs et intérêts partagés, notamment avec ses voisins nord-américains et les démocraties européennes.

Las, les ententes et alliances éprouvées doivent céder au retour triomphaliste de l’Amérique. Fin janvier, Donald Trump menaçait les BRICS+ d’augmentations draconiennes des droits de douanes vers les États-Unis s’ils maintenaient leurs velléités de lancer une monnaie commune pour remplacer le « puissant dollar » dans leurs échanges. Le shérif est de retour, comme le soulignait le vice-président J.D Vance à la conférence de Munich sur la sécurité, et il tirera sur tout ce qui se dressera contre ses intérêts.

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À l’heure où une guerre commerciale prélude à une guerre monétaire – nouveau cran d’une guerre économique qui dit désormais son nom – peut-on encore ignorer que l’État fédéral américain a établi une réserve stratégique de bitcoins ? La promesse de campagne est devenue réalité par la signature le 7 mars d’un Executive Order. Ce n’est pas un épiphénomène, lubie solitaire de l’occupant du Bureau ovale. Plusieurs États américains examinent également la détention de bitcoins, et des fonds de pensions ont déjà sauté le pas dans un pays où prime un système de retraite par capitalisation.

Des dizaines de compagnies américaines cotées en Bourse détiennent des bitcoins en trésorerie. L’entreprise Strategy (ex-MicroStrategy) a mené une acquisition frénétique depuis l’été 2020, pour aujourd’hui détenir un demi-million de bitcoins, d’une valeur de 38 milliards d’euros. Strategy s’endette en dollars, une monnaie qui se déprécie pour acquérir des bitcoins, un actif qui a tendance à s’apprécier. Les faits sont têtus, et le marché semble donner raison à Michael Saylor, fondateur de MicroStrategy : en cinq ans, le cours de l’action de sa société a augmenté de 2 200 % quand son indice de cotation, le Nasdaq, n’a augmenté que de 161 %.

Mais les Américains n’ont pas le monopole de Bitcoin.

Certaines banques centrales européennes, non-membres de l’Eurozone, explorent ainsi librement cette possibilité. Le gouverneur de la banque centrale de la République tchèque, Aleš Michl, a annoncé le 30 janvier la possibilité d’ajouter du bitcoin aux réserves de devises étrangères, à hauteur de 5 % des réserves du pays, soit 7 milliards d’euros.

Alors que l’Histoire s’accélère et afin de peser dans les rapports de forces imposés par les États-Unis, l’Europe et la France doivent avoir l’audace de penser contre leur modèle monétaire qui a montré ses limites. L’Euro a déçu l’espoir du temps de sa création de devenir un vecteur de projection de puissance au-delà des frontières européennes. Le dollar demeure majoritairement utilisé dans les transactions internationales, dans les réserves de changes. L’Euro semble d’ailleurs destiné à évoluer vers une forme numérique, dans une voie tracée par la Chine qui a lancé sa monnaie numérique de banque centrale. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, quelques jours après la création de la réserve stratégique de bitcoin aux États-Unis, annonçait le lancement pour octobre 2025 d’un euro numérique dont elle peine toujours à expliquer l’intérêt. Est-ce vraiment ce à quoi les Européens aspirent ?

Le débat sur le sujet monétaire est cependant verrouillé quand il n’est pas malvenu. Les États-Unis ont déclaré ouverte la course mondiale à Bitcoin. Les Européens ne peuvent simplement pas rester spectateurs, compte tenu des implications géopolitiques. Devons-nous abandonner aux États-Unis cet instrument géoéconomique émergent, sous prétexte que nos dirigeants n’ont pas encore appréhendé ni compris l’ensemble de ses caractéristiques ? La politique de l’autruche a-t-elle jamais fonctionné pour peser sur le cours des choses ?

La dégradation du contexte géopolitique oblige les pays européens à examiner sérieusement toutes les options, y compris Bitcoin. Un examen lucide de nos forces, de nos dépendances mais aussi de nos facteurs de résilience dans cette nouvelle ère.

Emmanuel Macron a récemment appelé au débat sur l’élargissement de la dissuasion nucléaire française au reste du continent. Osons élargir ce débat au domaine monétaire, afin de gagner en autonomie stratégique, un sujet cher à la France mais sur lequel elle a jusqu’ici peiné à convaincre ses partenaires européens plus atlantistes. Sans indépendance sur la monnaie de commerce internationale, ni sur les réseaux de paiements, aujourd’hui dominés par des géants américains, il n’y aura pas d’autonomie stratégique pour la France.

Car le point commun entre l’affaire Alstom ou les amendes infligées aux banques françaises ces dernières années (9 milliards pour BNP Paribas en 2014), c’est l’utilisation du dollar américain comme arme de guerre commerciale, permettant de pénaliser, ou, pire, de s’accaparer les entreprises françaises.

Cerise sur le gâteau, miner du bitcoin est une activité industrielle qui nécessite une électricité propre et bon marché et nous pourrions mobiliser en ce sens nos capacités nucléaires excédentaires. Ici aussi, les États-Unis, en particulier le Texas, n’ont pas hésité : avec plusieurs GW de puissance de minage installée, l’État de l’étoile solitaire a créé des milliers d’emplois industriels tout en permettant à son réseau électrique de devenir plus résilient.

À l’heure d’un bouleversement géopolitique majeur, nous ne pouvons-nous permettre de rater, une fois de plus, un tournant stratégique pour notre pays et notre continent. La France et l’Europe doivent absolument éviter le choix de l’euro numérique, dont le modèle assumé est la Chine, et affirmer la singularité du continent, ses valeurs de liberté et d’indépendance, en embrassant Bitcoin.

(*) Par Jean-Charles Galli, Enseignant de géopolitique en écoles de commerce, et Alexandre Stachtchenko, directeur Stratégie chez Paymium et Président de l’INBi (L’Institut National de Bitcoin).

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Par Jean-Charles Galli et Alexandre Stachtchenko (*)

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