Le géant chinois des voitures électriques avance ses pions en Allemagne. Selon une source interrogée par Reuters lundi, BYD envisage de construire une troisième usine européenne en Allemagne. Ces deux premiers sites seront construits en Hongrie et en Turquie. À la suite de cette annonce, l’action de BYD à la Bourse de Hong Kong a bondi de plus de 6 % pour atteindre un nouveau sommet mardi matin.
Cette nouvelle usine lui permettrait de vendre plus de voitures dans la région. Le constructeur vient aussi, de cette façon, défier leurs concurrents européens en évitant les droits de douane imposés l’année dernière par l’UE sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
D’autant plus que les constructeurs allemands, eux, tirent la langue, et multiplient les annonces de suppression de postes. En cause, la concurrence chinoise. D’Audi à Volkswagen, les deux fleurons industriels du pays voient leurs parts de marché sans cesse reculer. La Tribune vous explique pourquoi en 6 articles.
✍ Des suppressions de postes en pagaille
Lundi, Audi a annoncé un plan de suppression de 7 500 emplois d’ici à 2029. Deux semaines auparavant, le constructeur avait déjà fait part de la fermeture de son usine à Bruxelles, qui compte 3 000 employés.
Fin 2024, c’était Volkswagen qui lançait un vaste plan de restructuration entraînant la suspension de plus de 35 000 emplois d’ici à 2030, soit environ 10 % des effectifs du groupe en Allemagne. Jamais, depuis sa création en 1937, le premier constructeur automobile européen, qui compte près de 660 000 employés dans le monde, n’a pris une telle décision sur le sol allemand.
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✍ Chute des ventes en Europe
Les deux fleurons souffrent d’une double crise. Ils voient d’abord leurs parts de marché reculer à toute vitesse en Chine, concurrencés par des constructeurs chinois qui cassent les prix. En 2024, en Chine, près de 8 voitures sur 10 vendues étaient de la marque BYD.
Dans le même temps, ces nouveaux concurrents asiatiques menacent les ventes des géants européens de l’automobile sur leur propre sol. Et ceux, alors que les ventes de véhicules dégringolent depuis la décision de Berlin de couper toutes les aides à l’achat pour les voitures électriques il y a plus d’un an.
Résultat : les immatriculations ont baissé de 1 % dans le pays en 2025, à 2,8 millions d’unités. Et les immatriculations de véhicules électriques se sont même effondrées de 27,4 %, à 381 000 unités. Une véritable gifle, alors que les ventes de voitures électriques avaient bien progressé, sans interruption, les cinq exercices précédents.
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✍ BYD casse les prix
Le constructeur chinois commence tout juste son offensive en Europe, avec des véhicules de gamme moyenne et à prix compétitifs. BYD pourrait cependant se positionner assez vite dans l’entrée de gamme électrique avec sa petite Seagull (mouette, en anglais), proposée autour de 20 000 euros, et concurrencer la Citroën C3 et les futures petites Renault ou Volkswagen électriques.
«Nous sommes confiants dans le fait que nous pourrions devenir leaders» d’ici la fin de la décennie en Europe, a lancé Michael Shu, son directeur européen, lors de la conférence annuelle du Financial Times (FT) sur le futur de l’automobile.
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✍L’Europe au chevet de ses constructeurs
Pour tenter de sauver l’industrie automobile européenne, Bruxelles a annoncé le 5 mars un « plan d’urgence ». La Commission va être plus flexible sur les amendes qu’elle doit imposer aux constructeurs qui n’auront pas assez les émissions de leurs véhicules vendus en 2025. Bruxelles a aussi affirmé travailler sur une harmonisation des aides à l’achat.
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Maxime Heuze