La monarchie a disparu, mais le roi hante toujours l’imaginaire politique français. Dans « Le roi. Une autre histoire de la droite » (Passés composés), l’historien Baptiste Roger-Lacan décrypte cette fascination persistante et son influence sur notre rapport au pouvoir.
L’historien Baptiste Roger-Lacan, à travers son essai Le roi. Une autre histoire de la droite (Passés composés), nous plonge dans une réflexion fascinante sur la persistance du mythe monarchique en France. À rebours d’une histoire officielle qui ferait de la Révolution un point de non-retour, il montre comment la figure du roi, loin de s’évanouir avec Louis XVI, s’est infiltrée dans l’imaginaire politique et culturel. Des salons de la IIIe République aux fastes de Versailles, des écrits contre-révolutionnaires aux tentations autoritaires du XXe siècle, cette nostalgie royale a façonné la droite française et continue d’être un prisme d’analyse du pouvoir.
Dans cet entretien, il explore les ressorts de cette permanence et interroge la place qu’occupe encore aujourd’hui l’ombre du monarque dans le débat public. Monarchie rêvée, mythe instrumentalisé ou reflet d’une République en quête de légitimité ? Une discussion sur ce que le roi dit encore de la France.
Marianne : Votre livre explore l’idée que la France ne se comprend pas sans son roi. Pouvez-vous expliquer pourquoi cette figure reste si prégnante dans l’imaginaire collectif malgré l’échec des tentatives de restauration monarchique après 1870 ?