26 juillet 1925, date historique pour les fromages français. Le roquefort, cet emblème à pâte persillée du sud de la France élaboré à partir de laits crus de brebis, se voit attribuer une « appellation d’origine ». Une première en France et dans le monde pour un produit alimentaire, loin d’être la dernière.
On compte désormais dans l’Hexagone 1 204 produits sous signes d’identification de l’origine et de la qualité (SIQO), selon des chiffres de 2022, les derniers recensés par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Outre l’appellation d’origine, protégée (AOP) ou contrôlée (AOC), il existe aussi l’indication géographique protégée (IGP), les spécialités traditionnelles garanties (STG) et les labels rouges.
Tous ces sigles « sont basés sur des cahiers des charges précis et sont contrôlés par des organismes de défense et de gestion. Ce sont des signes de confiance reconnus par l’État », souligne le ministère de l’Agriculture. Voire par l’Europe, pour certains.
AOP et AOC : question de territoire
L’appellation d’origine protégée (AOP) et l’appellation d’origine contrôlée (AOC) sont deux labels qui « garantissent un lien très fort entre le produit et son terroir », explique le ministère de l’Économie. Concrètement, un produit peut les obtenir quand toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique.
La différence entre les deux ? Leur échelle : l’AOP est un sigle européen et protège le produit dans toute l’Union européenne. L’AOC le fait, lui, sur le territoire français. « À noter que le logo AOC ne peut plus figurer sur les produits qui ont été enregistrés comme AOP, à l’exception des vins », précise Bercy.
👉 495 produits sont référencés comme AOP ou AOC en France. La majorité (366) sont des appellations viticoles. Et près de 10 % (51) concernent des produits laitiers, dont 46 fromages. Ce qui fait d’ailleurs de l’Hexagone « le champion européen des produits laitiers sous signes officiels de qualité, juste devant l’Italie », selon le ministère de l’Agriculture.
💶 Toutes AOP et AOC confondues, les ventes de ces produits ont représenté un chiffre d’affaires de 27,33 milliards d’euros en 2022.
IGP et STG : le savoir-faire avant tout
L’indication géographique protégée (IGP) identifie un produit, brut ou transformé, dont la qualité́, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. La notion de savoir-faire est toutefois primordiale pour obtenir cette protection, qui s’applique autant au national qu’à l’international. Afin d’y prétendre, au moins une étape parmi la production, la transformation ou l’élaboration du produit doit avoir lieu dans la zone géographique délimitée.
Dans la même veine, on trouve la spécialité traditionnelle garantie (STG). Elle désigne des produits dont la composition ou les méthodes de production présentent un caractère traditionnel. À la différence qu’ils n’ont pas à avoir de lien particulier avec une aire géographique déterminée et peuvent donc être produits n’importe où.
👉 261 produits sont référencés comme IGP en France dont plus de la moitié sont issus de l’agroalimentaire (148). Seuls six produits disposent d’une STG : les moules de Bouchot, le Berthoud (un plat savoyard), le bœuf traditionnel de race normande, et les laits de foin de vache, de brebis et de chèvre.
💶 L’ensemble des IGP et STG a représenté un chiffre d’affaires de 4,63 milliards d’euros en 2022 (il n’y avait alors que cinq produits sous STG à cette époque).
Label rouge : qualité supérieure
Ce label national désigne des produits qui, au regard de leurs conditions de production ou de fabrication, offrent un niveau de qualité́ supérieur par rapport à leurs homologues. Seuls les denrées alimentaires et les produits agricoles non alimentaires et non transformés peuvent en bénéficier. Il est ouvert à tous, quelle que soit leur origine géographique (y compris en dehors de l’UE). À noter que, s’il est possible de cumuler un Label Rouge avec une IGP ou STG, tel n’est pas le cas avec une AOC ou une AOP.
👉 Pour la petite histoire, cette distinction a été créée en 1965. Et c’est le poulet des Landes qui a été le premier produit porteur d’un Label rouge. Ils sont aujourd’hui 443 produits à l’avoir. La moitié (228) concerne d’ailleurs des volailles et des palmipèdes gras (palmipèdes élevés dans le but de produire du foie gras).
💶 Les ventes des produits bénéficiant d’un Label rouge ont représenté un chiffre d’affaires de 1,73 milliard d’euros en 2022.
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Agathe Perrier