Une distinction s’est opérée lors du confinement de mars à mai 2020 : celle entre les métiers dits « essentiels », dont on ne peut se passer en aucune circonstance, et beaucoup d’autres, parfois qualifiés d’« emplois à la con » en raison de leur supposée inutilité, tels que celui de consultant. Dans le cas de la seconde catégorie, le scandale McKinsey de 2022 a par ailleurs mis en lumière le coût exorbitant de certains cabinets de conseils. Alors, cinq ans plus tard, comment se porte ce secteur « non-essentiel » ?
Entre mars et mai 2020, lors du premier confinement dû à la pandémie de Covid-19, les Français qui n’exerçaient pas un métier « essentiel » ont été priés de rester chez eux. Comprendre, les professions ne nécessitant pas de s’exposer au risque de contamination au coronavirus pour assurer le bon fonctionnement du pays. À l’inverse des métiers de « première » et « deuxième » lignes tels que les soignants, les auxiliaires de vie ou les agents d’entretien.
Durant cette période, beaucoup ont alors pris conscience de l’« inutilité » de leur métier, au point de parfois le qualifier d’« emploi à la con ». Une terminologie issue du concept de bullshit job, théorisé par l’anthropologue américain David Graeber en 2013 dans la revue Strike ! puis reprise par le journaliste Nicolas Kayser-Bril dans son ouvrage Imposture à temps complet (2022). Bullshit jobs ? Il s’agirait de tous ces métiers dont les contours sont souvent jugés flous, et qui pourraient s’arrêter du jour au lendemain sans que l’on s’en rende compte, à l’image des consultants, chargés de prodiguer des conseils aux grandes entreprises pour des sommes parfois jugées démesurées.