Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle à La Sorbonne, chercheuse au CNRS et membre du Comité nationale pilote d’éthique du numérique (CNPEN) livre dans « L’IA, Ange ou démon ? » (Cerf), une réflexion sur la révolution anthropologique que constitue l’intelligence artificielle. Si elle fait la part des progrès et des risques, elle semble d’abord inquiète face au monde que ce bouleversement annonce.
Laurence Devillers signe L’IA. Ange ou démon ? Le nouveau monde de l’invisible (Cerf), un essai qui analyse la révolution métaphysique et technologique que constitue l’intelligence artificielle. À la différence des fervents technophiles, la chercheuse souligne les menaces qui planent sur l’homme augmenté : manipulation émotionnelle et intellectuelle, addiction aux écrans, compétitivité, accroissement de l’angoisse et développement de pathologiques psychiatriques.
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Pour elle, les agents conversationnels transforment en profondeur notre rapport au réel et aux autres. Aujourd’hui, ils tendent à modifier notre condition d’être humain, nous donnant l’illusion d’immortalité et substituant progressivement à l’altérité humaine, des anges gardiens imaginaires.