Il y a un an, quasiment jour pour jour, le ministre des Armées Sébastien Lecornu se rendait à la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) pour officialiser une collaboration inédite avec EDF : pour la première fois, une centrale nucléaire exploitée par l’électricien historique allait être sollicitée dans le processus de fabrication de tritium, un gaz rare indispensable à la fabrication des bombes nucléaires. Après plusieurs modifications des paramètres de fonctionnement, la centrale la plus puissante et la plus récente du parc atomique tricolore (hormis l’EPR de Flamanville) s’apprête à débuter les premiers essais.
Si cette collaboration entre l’État, EDF et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) est présentée comme le fruit d’un travail de longue date, initié en 1990, sa mise en œuvre intervient à l’heure où la France cherche à muscler son arsenal nucléaire pour faire face à la menace russe. Début mars, Emmanuel Macron a ainsi réaffirmé sa volonté d’ouvrir le « débat stratégique » sur l’extension de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens.