Vivons-nous une accélération de l’Histoire ? Le concept, longtemps réservé aux manuels d’historiens, s’impose désormais dans les analyses géopolitiques, les éditoriaux, les conversations publiques. Analyse.
On croyait en avoir fini avec le tragique de l’Histoire. On pensait le cours de l’histoire ralenti, encalminé dans la fin des idéologies, englué dans un présent sans horizons. Mais en ce début 2025, l’Histoire s’est brutalement remise en mouvement. L’actualité de ces dernières semaines donne le vertige : les négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine semblent sur le fil du rasoir, tandis que Donald Trump, revenu au pouvoir, multiplie les décisions unilatérales qui déstabilisent l’ordre mondial. Au Proche-Orient, l’embrasement a repris de plus belle, avec en toile de fond un risque d’élargissement régional ; à Bruxelles, les Vingt-Sept viennent d’approuver un plan inédit de 800 milliards d’euros pour bâtir une Europe de la défense autonome vis-à-vis des États-Unis.
À LIRE AUSSI : Il avait promis de ramener la paix dans le monde, en Ukraine et à Gaza : Donald Trump est-il en train de se planter ?
Autant de secousses qui bousculent nos certitudes et laissent l’impression que tout s’accélère. Sommes-nous, véritablement, en train de vivre une « accélération de l’Histoire » ? Le concept, longtemps réservé aux manuels d’historiens, s’impose désormais dans les analyses géopolitiques, les éditoriaux, les conversations publiques. Si tel est le cas, il nous oblige à une question vertigineuse : sommes-nous prêts pour ce retour du tragique ?