Avant-dernière ligne droite cette semaine au procès sur les soupçons de financement libyen dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Durant trois jours, treize avocats, pour la défense de six prévenus, ont tenté de renverser la vapeur des réquisitions accablantes du Parquet national financier (PNF).
Fin de la première semaine de plaidoiries au procès libyen. Dans un ballet bien rodé devant le tribunal correctionnel, les robes noires qui se sont succédé à la barre lundi 31 mars, mercredi 2 et jeudi 3 avril, ont réclamé comme un seul homme des relaxes. Six prévenus en première semaine, six hommes d’affaires, et six demandes de relaxe. Il en sera de même la semaine prochaine, lundi et mardi, avec les plaidoiries les avocats des quatre politiques du dossier (Éric Woerth, Brice Hortefeux, Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy), qui eux aussi plaideront tous la relaxe. Un grand écart avec les réquisitions du ministère public. Récit contre récit et le tribunal fera le tri…
Ce lundi 31 mars, dans l’après-midi, alors que la salle Victor-Hugo est encore toute tremblante de la condamnation de Marine Le Pen, le matin même, Mes Martin Reynaud et Charlotte Plantin ouvrent le bal pour la défense d’Édouard Ullmo. L’usage veut que les plaidoiries se déroulent dans l’ordre inverse des réquisitions du parquet. Avocat de l’école Hervé Temime (le pénaliste brutalement décédé en avril 2023), Me Reynaud défend ici la dernière roue du carrosse du procès un ancien cadre d’Airbus. Le Parquet national financier (PNF) a requis contre Édouard Ullmo une peine de 3 ans de prison dont deux avec sursis et 375 000 euros d’amende, estimant qu’il avait avalisé une commission occulte de deux millions d’euros à « l’agent corrupteur » Alexandre Djouhri, en marge de la vente de douze avions à la Libye.