C’est bien simple : c’est le grand flou. Au lendemain du « jour de la libération », où Donald Trump a lancé sa fracassante guerre des droits douane tous azimuts, l’industrie automobile ignore encore la note – qui quoi qu’il en soit s’annonce salée – dont elle devra s’acquitter.
Une question simple préoccupe le secteur et les pouvoirs publics : les nouveaux droits de douane réciproques annoncés ce mercredi par le président des États-Unis vont-ils s’additionner avec les taxes de 25 % sur les voitures et pièces détachées ? Plusieurs ministres français considèrent aujourd’hui, selon nos informations, que ce pourrait être le cas.
Interrogée à ce sujet, la Plateforme automobile (PFA), le lobby du secteur, affirme que « beaucoup se posent la question ». Mais que « l’interprétation, à ce stade, est que les 25 % de taxes spécifiques à l’automobile ne s’additionnent pas » avec les droits de douane réciproques, qui s’élèvent à 20 % vis-à-vis de l’Union européenne. Sébastien Amichi, analyste chez Kearney, ne dit pas autre chose. « Un effet cumulatif est difficilement imaginable, explique-t-il. Mais vu la folie absolue dans laquelle nous nous trouvons en ce moment, nous n’aurons de certitudes qu’à publication du décret d’application. » Même son de cloche pour Simon Lacoume, analyste chez Coface. « Il est difficile de croire que tout va s’additionner », soutient-il, tout en se montrant prudent.