Plus de quarante ans après sa première parution, le livre « Juifs et israélites. Fidélité au judaïsme et citoyenneté » de la sociologue Dominique Schnapper, fille de Raymond Aron, reparaît en poche. L’occasion de revenir, avec elle, sur la condition juive en France, sur fond de résurgence de l’antisémitisme et de crise démocratique en Israël.
Dans un livre paru en 1980, devenu un classique – Juifs et israélites. Fidélité au judaïsme et citoyenneté – qui reparaît aujourd’hui en poche, avec une préface inédite, la sociologue Dominique Schnapper, née en 1934, fille de Raymond Aron (1905-1983), dresse un tableau exhaustif de la condition juive dans notre pays. Elle démontre avec rigueur et objectivité combien les juifs ont toujours su conjuguer fidélité au judaïsme et citoyenneté. Et elle prouve à quel point il existe une histoire juive de la France.
Loin de tout irénisme, elle ne cache pas son désespoir devant la remontée de l’antisémitisme en France et la menace qui pèse sur la légitimité démocratique de l’État israélien qui s’aligne aujourd’hui sur une improbable « internationale illibérale ». Nous l’avons rencontrée pour comparer ce qu’elle pensait en 1980 et ce qu’elle pense aujourd’hui de la condition des juifs en France.
Marianne : Est-ce la montée en puissance de l’antisémitisme en France, avant et après le 7 octobre 2023, qui vous a décidée à rééditer votre enquête parue en 1980 et consacrée à la condition juive dans notre pays ?