La justice internationale, la liberté d’expression et d’information, les droits des migrant·es et des réfugié·es, etc. : depuis près de trois décennies, la Française Agnès Callamard est sur tous les fronts internationaux de défense des droits humains tels qu’ils ont été proclamés par la Déclaration universelle adoptée à Paris en 1948. Elle est l’invitée de ce sixième numéro de « L’échappée » alors que, plus que jamais, de Poutine à Trump, en passant par Nétanyahou et tant d’autres, ces droits humains sont remis en cause, au point de mettre en péril tout l’édifice du droit international construit depuis les lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
Dans Une enquêtrice à l’ONU (Flammarion, 21 euros), Agnès Callamard rend compte de son itinéraire, de ses engagements et de ses questionnements, avec franchise et simplicité. Le titre rappelle les responsabilités qui l’ont occupée avant sa prise de fonctions à Amnesty International : rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. À ce poste, elle mena notamment l’enquête sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi qui mit en cause la responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane.
Détaillant dans notre émission comment Amnesty International est arrivée, en décembre 2024, à la conclusion qu’Israël commet un génocide à Gaza, elle y lance un appel vibrant pour secouer la trop grande indifférence du débat public français : « Ce qui se passe à Gaza est absolument atroce. Cela nous détruit nous aussi en tant que société de ne pas vouloir reconnaître la destruction de tout un peuple. »